Je pense qu’il est important de continuer à notifier le nombre de cas par pays et par région. Cela va renseigner davantage sur l’évolution de ce virus et il est important de savoir combien de cas ont été enregistrés et combien de décès ce virus a causés. Cela nous permettra d’évaluer la proportion des décès par rapport aux nombres de cas. Il y a des précautions à prendre pour mieux prendre en charge les patients.

Le nombre de cas se multiplie considérablement en l’espace d’un mois. Comment expliquez-vous cela ?

Je dois rappeler que la grippe est très contagieuse. Il suffit qu’une personne soit atteinte pour contaminer une dizaine de personnes en une journée. Il faut savoir que le nombre de personnes touchées depuis l’apparition de cette grippe doit être au dessus des chiffres avancés par l’Oms qui répertorie les cas confirmés positifs au virus.

Des spécialistes redoutent que le virus fasse plus de victimes dontc des centaines de morts. On parle même du scénario catastrophe de la grippe espagnole ?

Je ne suis pas de cet avis pour plusieurs raisons. Tout d’abord, on ne peut pas comparer la situation actuelle à celle du siècle dernier. La grippe actuelle peut être traitée avec des antiviraux (Tamiflu) et nous avons tous les moyens de protection, dont les masques. Les moyens de communication sont aussi importants aujourd’hui pour assurer une meilleure protection et éviter une large contamination.

Et dans le cas où le virus H1N1 subit une mutation sous une forme virulente ?

Effectivement, le virus peut devenir résistant aux traitements. Il ne restera que le vaccin pour combattre cette pandémie, il qui sera mis au point dans les prochains mois. Mais à condition qu’il soit disponible en quantité suffisante. Je suis persuadé qu’à notre époque, il ne peut pas y avoir de scénario catastrophique.

(*) Chef de service des maladies infectieuses à l’hôpital El Kettar, Alger. Président du comité de vigilance contre la grippe

Par Djamila Kourta