Pour lui, il reste qu’une incidence de ces accidents chez les sportifs est estimée d’après une étude italienne à 2,3 % pour 100 000 habitants ce qui peut être aussi valable pour l’Algérie. Elle est de 0,9% pour les non sportifs. Elle survient généralement à domicile et parfois dans le sommeil. Le Pr Tahmi estime que le problème est à prendre au sérieux et recommande la mise en place des dispositions nécessaires afin de prévenir la mort subite chez le sportif. « Le risque d’une mort subite chez le sportif est multiplié par trois car son système cardiovasculaire est fortement sollicité. » Des recommandations nationales et internationales sont établies et il suffit de mettre en place une stratégie de prévention. Ces recommandations consistent, selon lui, en un bilan médical d’aptitude obligatoire avec un électrocardiogramme de repos systématique pour le sportif, la création de postes de secours dotés d’un défibrillateur au niveau des infrastructures sportives avec un personnel formé dans le secourisme et l’application des 10 règles d’or établies par les cardiologues du sport.

Quant aux facteurs de risque favorisant la mort subite, le Pr Tahli signale que « généralement, cela est lié à des pathologies cardiaques méconnues chez le sujet. Le risque d’une mort subite ne peut pas toucher un sujet au cœur sain », a-t-il précisé avant de souligner que « des examens médicaux permettent d’identifier ce genre de problèmes que ce soit pour le sportif ou non ». Il fait référence, par ailleurs, au service de cardiologie qu’il dirige au CHU de Tizi Ouzou qui vient d’être doté d’un plateau technique pour dispenser diverses prestations et prendre en charge les différentes pathologies cardiovasculaires des patients de la région. Il cite, entre autres, la pose du pace maker (stimulateur de l’activité cardiaque pour corriger le rythme des battements du cœur), l’implantation de stent, une sorte d’anneau utilisé pour la dilatation des vaisseaux coronariens, et d’une coronographie destinée à l’exploration des artères du cœur. L’équipement de cette structure de santé, permettra, selon lui, « de soulager grandement les sujets atteints de pathologies vasculaires, contraints de se déplacer vers Alger, après de longs rendez-vous, pour recevoir les prestations médicales sus-citées ».

Par Djamila Kourta