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Revue de presse

Le Pr Saadi Berkane, de l’hôpital de Baïnem, déclare : «Nous ne disposons pas d’un nombre suffisant de spécialistes»

La Tribune | Algérie | 16/05/2009

LA TRIBUNE : Notre pays célèbre le 19 mai prochain, à l’instar d’autres pays, la Journée mondiale des hépatites. Quel état des lieux faites-vous de cette maladie en Algérie ?

Professeur Saadi Berkane : Il faut reconnaître que ce qui a changé aujourd’hui, que ce soit pour les médecins ou pour les patients, c’est la disponibilité du traitement à travers le pays.
Cependant, des insuffisances subsistent comme le manque de biologie moléculaire et de spécialistes formés pour la prise en charge de la maladie.
Il faut dire aussi qu’en dehors d’Alger, lorsqu’il n’y a pas de pénurie de réactifs, il nous arrive de traiter dans les autres régions du pays sans aucun moyen d’évaluation de l’efficacité ou de l’inefficacité du traitement, ce qui est inacceptable en 2009 pour un pays comme l’Algérie qui dispose d’énormes moyens.

Quels sont les modes de contamination des hépatites B et C notamment ?

Les modes de contamination sont par transmission parentérale par le sang ou le partage de tout objet contaminé par le sang infecté. Il faut savoir en outre que le pouvoir infectieux du virus B est supérieur au virus C. D’autre part, la transmission sexuelle pour la B est plus rare pour la C. En revanche, la transmission verticale mère enfant pour la B est plus rare pour la C.

Quels sont les derniers traitements pour faire face à ces maladies ? Sont-ils disponibles en Algérie et quel est leur taux d’efficacité ?

Le traitement de l’hépatite C est disponible depuis 2007.
Son efficacité est la même à travers le monde. Quant à la réponse au traitement, elle dépend de nombreux facteurs liés au virus et au patient. Concernant l’hépatite B, on dispose de l’interféron pégylé et plus récemment de l’Entecavir.

Peut-on guérir d’une hépatite (B ou C), sachant que, contrairement à l’hépatite B, on ne dispose pas de vaccin pour l’hépatite C ?

Oui, on peut guérir de l’hépatite C si la PCR est négative à la fin du traitement et 6 mois après arrêt de ce dernier. En outre, c’est plus difficile pour l’hépatite B, mais on peut considérer la guérison pour 20% des patients qui perdent l’Ag Hbe et développent l’Ac anti Hbs.

Les traitements ont d’importants effets secondaires qui découragent parfois les patients…

Oui, le traitement a de nombreux effets secondaires qui témoignent d’ailleurs de l’efficacité du traitement. J’estime que le patient doit être au préalable averti de ces effets secondaires. Il doit aussi être impérativement suivi, conseillé, aidé moralement par la famille, le médecin de famille, le psychologue ou le psychiatre. En fait, la prise en charge doit être multidisciplinaire pour favoriser l’observance du traitement et améliorer les résultats thérapeutiques. Il est à noter que le traitement n’est arrêté que chez une minorité de patients pour des effets graves comme les troubles psychiatriques et l’anémie ou la thrombopénie sévère.

La gravité réside dans le fait que les hépatites évoluent vers des cirrhoses ou des cancers du foie, ce qui nécessite une transplantation hépatique. Or, ce volet n’est malheureusement pas développé chez nous…

A vrai dire, la transplantation hépatique est réservée aux patients qui arrivent au stade tardif de la maladie. C’est une intervention qui nécessite beaucoup de moyens et de compétences. De plus, le problème n’est pas réglé pour autant car il faut prévenir la récidive pour l’hépatite B, alors que pour la C, elle est quasi-systématique. Je pense qu’il serait plus judicieux d’investir ces moyens dans la vaccination contre l’hépatite B, le rattrapage vaccinal des adolescents nés après 2003, de même qu’insister pour rendre obligatoire le dépistage de la femme enceinte avant le 3ème trimestre pour la traiter en cas de charge virale élevée et de vacciner et faire en même temps la séroprophylaxie du nouveau-né par les immunoglobulines anti-VHB spécifiques.
Les immunoglobulines ne sont malheureusement pas disponibles en Algérie, ce qui expose l’enfant algérien à un passage vers la chronicité de l’ordre de 95%.
Il faut rendre obligatoire le dépistage prénuptial demandé par le médecin et non par le préposé de la mairie, de façon anonyme pour éviter des drames familiaux.

Dans le cas de l’hépatite B, le vaccin est disponible et obligatoire pour les nouveau-nés, ce qui est déjà une bonne chose. On parle aussi de la création d’une usine de production de vaccins pour l’hépatite B en Algérie, ce qui permettra d’élargir la vaccination. Qu’en pensez-vous ?

Oui, tout à fait, il était temps. Il est, en effet, important d’élargir la vaccination notamment aux catégories à risque. Dans ce cadre, les étudiants en médecine doivent être vaccinés et cela six mois avant de fréquenter les structures hospitalières. Les lois et les règlements existent mais la majorité de nos étudiants ne sont pas vaccinés et donc ne sont pas protégés.

Selon une récente enquête, les cabinets dentaires sont responsables à plus de 60% des contaminations des hépatites…

J’estime qu’on ne peut donner un chiffre sans une étude sérieuse. On accable les dentistes mais ils ne sont pas les seuls dans ce cas car le risque existe pour tout acte qui ne respecte pas les règles d’hygiène, que ce soit en endoscopie digestive, en gynécologie, en urologie. Le même risque existe pour ce qui est des circoncisions de masse, forceps et sondes d’intubation.
D’où l’importance de faire appliquer les textes de prévention édités par la tutelle et faire en sorte d’obliger ou ’aider la corporation à respecter ces consignes et contrôler et sévir en cas de défaillance. Il serait par ailleurs intéressant de créer un institut de veille, comme c’est le cas dans les autres pays, qui aura la latitude de déclencher une enquête à chaque cas d’hépatite, ce qui permettra de connaître les vrais «contaminateurs».

L’absence d’hygiène dans nos hôpitaux est souvent dénoncée et pointée du doigt comme étant un facteur de risque. Qu’en pensez–vous ?

Oui, ce n’est guère étonnant. L’absence d’hygiène existe aussi dans les pays développés, même si, chez nous, ce problème prend des proportions plus importantes en raison du manque de moyens, de civisme, de formation du personnel médical et paramédical et des moyens de contrôle.

Qu’en est-il de la prise en charge des hépatites en Algérie et de l’accès aux traitements ? Y a-t-il des avancées dans ce domaine, d’autant que le ministère de la Santé a débloqué un budget important pour la prise en charge des malades ?

Parmi les avancées réalisées, la disponibilité du traitement est, certes, constatée ces dernières années. Mais le problème se pose toujours pour ce qui est de la biologie moléculaire. D’autre part, nous ne disposons ni d’histopathologistes ni de cliniciens spécialistes en nombre suffisant. Résultat : les patients sont pris en charge par des médecins non formés sans aucune relation avec la pathologie et qui ne savent pas quelle attitude adopter devant cette maladie.

La prévention demeure prioritaire en matière de lutte contre les hépatites, beaucoup plaident pour le dépistage systématique. Qu’en pensez-vous ?

Oui, il est certain que la meilleure lutte contre ces pathologies reste la prévention. J’estime que c’est notre seul salut car actuellement il y a de plus en plus de nouveaux cas d’hépatites à cause du non-respect des règles d’hygiène. S’agissant du dépistage systématique, je pense qu’aucun pays au monde ne l’a fait. A mon avis, cela ne sert à rien. En fait, le dépistage doit être ciblé et demandé par le médecin en cas de facteur de risque.
En revanche, ce qui est important, c’est d’informer les sujets sur les pratiques à risque comme la hidjama, le piercing… il faut essentiellement miser sur l’information et la sensibilisation par des spots publicitaires à la télévision, radio, journaux, etc.

Entretien réalisé par Amel Bouakba

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