Il a affirmé que des discussions sont en cours avec les professionnels de la santé chargés de la prise en charge de cette pathologie pour rédiger une mouture qui servira de base de travail. « Tous les spécialistes et intervenants autour de la question, que ce soit sur les plans technique, imagerie, cliniciens, chirurgiens, sont associés aux discussions afin de mettre en place une stratégie pour la prise en charge globale du cancer et établir ainsi un schéma directeur », a-t-il déclaré. Le docteur Merad nous confie par ailleurs que des réunions ont déjà eu lieu entre professionnels. « Toutes les enquêtes réalisées, et le registre des cancers créé au niveau de l’Institut de la santé publique, ainsi que les avis des spécialistes constitueront, selon lui, les outils qui vont nous permettre d’avancer et réfléchir à un plan cancer complet et cibler des actions. C’est un challenge que se lance le ministère de la Santé », dira-t-il. Interrogé sur l’insuffisance en termes de moyens de prise en charge de certains cancéreux, le docteur Merad affirme que les structures actuelles sont dépassées, vu le nombre de malades qui consultent et ayant subi un diagnostique. Il rassure que 15 nouvelles structures sont en construction. Elles seront, affirme notre interlocuteur, d’un grand apport. Pour le président du conseil scientifique de l’hôpital Mustapha, le professeur Hafiz, « le choix du thème de cette année n’est pas fortuit, car le CHU Mustapha draine des malades de toutes les régions du pays, toutes pathologies confondues, d’où l’intérêt de ces entretiens qui permettent des rencontres intra services et inter hôpitaux ».

Le directeur du CHU Mustapha, M. Dahar, pense lui aussi que la thématique retenue pour cette année est extrêmement importante et le débat sera très intéressant. Réagissant en tant que gestionnaire, ce responsable, signale que la pathologie cancéreuse est la plus coûteuse et les moyens de diagnostic ont beaucoup évolué. Il tient à préciser que l’hôpital Mustapha est aujourd’hui doté des moyens nécessaires, que ce soit au niveau des laboratoires ou de l’imagerie, pour la prise en charge de cette maladie. Mais il s’interroge sur la conduite à tenir en termes de choix de protocole dicté par certaines écoles européennes et américaines, quel que soit le coût de la prise en charge. « Il y a un choix à faire », a-t-il précisé. Car, il estime que d’autres pathologies aussi importantes et coûteuses sont à inscrire sur le tableau des priorités. Il est à noter par ailleurs que des tables rondes sur les pathologies cancéreuses en médecine interne, les cancers de l’enfant, les cancers colorectaux et la neuro-oncologie seront animées aujourd’hui dans les différents services du CHU Mustapha par des spécialistes.

Par Djamila Kourta