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El Watan | Algérie | 25/06/2006
Ainsi, à Tizi Ouzou, la psychiatrie « n’a pratiquement
bénéficié d’aucune structure et celles existantes
n’ont eu aucune amélioration depuis la création de la cité
psychiatrique en 1972, (...) conçue sur le modèle de l’hôpital-asile
», note le vice-président de l’association Yasmine, le docteur
Amirèche qui souligne qu’en ce temps-là, « les lois
de santé mentale algérienne n’avaient pas encore vu le jour
».
Selon ce psychiatre officiant à l’EHS Fernane El Hanafi de Oued
Aïssi, « l’abord de l’aliénation mentale, à
cette époque, obéissait aux articles de la loi française
du 20 juin 1938 ».
Quant à la première loi de santé mentale algérienne (ordonnance du 23 octobre 1976), celle-ci « n’a jamais été suivie d’effet et celle de 1985 reste méconnue et peu appliquée, relativement aux modes d’hospitalisation et voies de recours aux patients et aux familles ». Le conférencier ajoute : « La commission de wilaya de psychiatrie n’a jamais été installée, alors qu’elle est censée statuer sur les recours dont elle pourrait être saisies, y compris en matière judiciaire civile ».
Sur un autre plan, il note qu’à Tizi Ouzou, « les lits hospitaliers ont diminué malgré l’augmentation de la demande ». Ainsi, réglementairement, la wilaya disposerait de 370 lits mais seuls 338 lits fonctionnent : 330 à l’EHS de Oued Aïssi et 8 lits hommes au CHU de Tizi Ouzou au lieu de 40, apprend-on. Répondant à une demande de 3 millions d’habitants (Tizi Ouzou, Béjaïa, Boumerdès et Bouira), ces structures s’en trouvent surchargées avec un taux d’occupation annuel de 100%.
Les conséquences de cette saturation se font sentir, de l’aveu du docteur Amirèche, « dans la qualité de la prise en charge des patients, devenue une réponse à l’urgence. La durée d’hospitalisation devant être écourtée, cela induit une impossibilité de projets de soins de post-cure adéquats ». Le personnel spécialisé, au nombre de 23 psychiatres (publics et privés), reste insuffisant avec un ratio, pour la wilaya, d’un psychiatre pour 54 000 habitants alors que les recommandations sont de 1/35 000, signale notre vis-à-vis qui déplore « le manque de structures d’accompagnement de soins et de resocialisation comme les ateliers thérapeutiques protégés ou des lieux de rencontre et de psychothérapie adaptés ».
Des insuffisances que ne peut palier « la mise en place des centres intermédiaires de santé mentale sans personnels nécessaires et structures adéquates », ajoute-t-il. Ce médecin spécialiste révèle que les traitements restent non disponibles ou inaccessibles pour le malade et témoigne que, depuis quelques années, les pharmacies d’hôpitaux ne servent pas les ordonnances ou alors en quantités très réduites.
Les officines restent peu ou pas accessibles du fait de la modicité des moyens de la grande partie de ces malades et de leurs parents, les cartes d’assurances pour maladies chroniques sont dispensées à un rythme trop lent, semé de difficultés bureaucratiques très astreignantes. Quant aux aides publiques pour les handicapés, celles-ci sont « rudimentaires et hors de portée car obéissant à des références cliniques peu claires car la même maladie est rétribuée différemment (80 à 100%). Alors qu’un patient de moins de 18 ans ne pourra bénéficier d’une carte de personne handicapée », conclut-il.
Abdenour Bouhireb
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