Cette augmentation est due, selon ces praticiens à la modification des conditions environnementales, en particulier la pollution intérieure et extérieure : tabagisme, pollution automobile. De plus, les conditions de vie et le type d’habitation (réduction de la ventilation, augmentation de l’humidité, ameublement) accroissent considérablement le risque de sensibilisation, soulignent-ils.
A titre d’exemple, la conjonctivite allergique est parmi les allergies en nette augmentation au sein de la population surtout en période de floraison (printemps-été).

Pour le professeur A. Ailem, chef de service d’ophtalmologie au CHU Mustapha-Pacha, la conjonctivite allergique représente 10% des consultations en service d’ophtalmologie au CHU Mustapha Pacha. Ce taux peut grimper à 20% pendant la période critique, au printemps, a-t-il précisé. A l’exception de quelque forme appelée gros pavage (formation de boules sous la paupière qui peuvent blesser la cornée), la conjonctivite allergique (yeux rouges et paupières gonflées), est bénigne avec un traitement adapté, a-t-il ajouté.

Il a, au passage, mis en garde contre toute automédication qui entraînerait une aggravation de l’infection.
"Il faut attirer l’attention des gens que l’automédication comme par exemple l’utilisation anarchique de collyre corticoïde sans prescription médicale, peut entraîner un glaucome et à la longue la cécité", a-t-il souligné. Maladie très grave, le glaucome constitue la première cause de cécité en Algérie, suivie du décollement de rétine. Elle est responsable des 33.000 personnes aveugles sur un total de 62.000, selon les dernières statistiques.

Le deuxième thème d’actualité développé, à cette journée porte sur les allergies professionnelles dont l’asthme professionnel. Pour le professeur Heddar, du secteur sanitaire de Rouiba, il est également enregistré ces dix dernières années une forte augmentation de la prévalence des allergies professionnelles.
Dans son secteur sanitaire, elles constituent 20% des motifs de consultation en service de pneumologie alors que l’asthme professionnel représente 25% des motifs de consultation, a-t-il précisé.
Les secteurs économiques favorisants ce type d’allergies, sont les métiers manuels (soudure, peinture, coiffure, construction,...) la métallurgie, l’industrie pharmaceutique, etc...

Les allergies professionnelles représentent de "sérieux" handicaps pour les personnes qui en souffrent, car elles constituent des motifs d’absentéisme fréquents pour les travailleurs et les enfants scolarisés, a-t-il dit en citant les résultats d’une étude hospitalière de son secteur sanitaire.
En dépit de leur gravité, les allergies professionnelles restent sous évaluées dans notre pays, a-t-il dit en regrettant qu’"aucune étude épidémiologique globale sur ce type de maladies n’a été faite jusqu’à présent dans notre pays".