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Revue de presse

Grands prématurés : éviter l’acharnement thérapeutique

El Moudjahid | Algérie | 27/06/2006

Un rapport de l’Académie de médecine recommande d’éviter l’acharnement thérapeutique pour grands prématurés dans certains cas, évoquant ainsi les limites de la réanimation, en soulignant les risques de séquelles pour les enfants.

"La prise en charge de l’extrême prématurité reste encore non consensuelle dans notre pays", alors qu’il existe peu d’études sur le devenir à long terme des grands prématurés, note ce rapport que l’Académie vient de rendre public après l’avoir voté à l’unanimité le 20 juin.

Ce document émane d’un groupe de travail présidé par le Pr Claude Sureau, avec pour rapporteur le Pr Bernard Salle.
"La mortalité des prématurés de moins de 28 semaines d’aménorrhée (nombre de semaines depuis les dernières règles) est de l’ordre de 25 à 30%. Mais les séquelles restent importantes et se maintiennent entre 15 à 20% des prématurés survivants" malgré les progrès de ces dernières années, indiquent ces experts.

Ces séquelles touchent les fonctions pulmonaires et sont source d’infirmités motrices cérébrales. Est également évoquée la fréquence, chez les prématurés de moins de 28 semaines, des troubles cognitifs (mémoire, concentration...), des difficultés scolaires et des troubles de comportement.

"Après 25 semaines d’aménorrhée, l’expérience médicale et les données de la littérature justifient la mise en œuvre de soins destinés à favoriser la survie du prématuré en salle de naissance, puis en unité de néonatalogie (...). Si les conditions sont réunies, il faut tout tenter pour sauver la vie d’un tel prématuré, mais il n’est pas acceptable de s’acharner de façon déraisonnable à sauver cette vie, si les traitements entrepris viennent à être disproportionnés par rapport au bénéfice attendu en termes de durée et de qualité de vie", estiment ces spécialistes.

Avant 25 semaines d’aménorrhée ou pour un poids inférieur à 700 grammes, les "séquelles sont importantes et plus fréquentes chez les survivants, car supérieures à 30%". A l’heure actuelle, d’après la littérature médicale, un enfant de moins de 23 semaines d’aménorrhée révolues n’a aucune chance de survie, relèvent-ils encore.
Les survivants devraient bénéficier d’un suivi neurologique et du développement pour déceler et prendre en charge les complications, même minimes, selon le rapport.

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