L’hôpital de jour, situé au centre-ville, ouvert de 8h à 18h, respire la santé, une propreté et une hygiène remarquables, des chaises installées tout le long du couloir, des murs repeints en bleu et blanc, un petit bureau pour les infirmières, une salle de soins où des paramédicaux s’affairent et deux grandes salles avec cinq lits pour hommes et cinq autres pour femmes. Au sous-sol, ce sont les services de consultation, fonctionnant avec un diabétologue et un ophtalmologue toute la journée. Dans la grande salle d’attente, les patients sont appelés à tour de rôle pour une consultation chez leur médecin traitant. Ce qui caractérise ces lieux, c’est le silence qui y règne. On n’entend que le bruit des instruments ; les malades assis ne parlent pas et attendent patiemment leur tour.

La prise en charge des diabétiques dans la wilaya de Annaba se fait à travers un réseau étendu qui englobe toutes les localités. Dans toutes les structures de santé implantées à Berrahal, Seraïdi, El Bouni, Boukhadra, Didouche Mourad, Lousafna et Safsaf, un médecin généraliste, qui a subi une formation en diabétologie, est affecté. Les consultations se font sur place et s’il y a lieu, l’orientation vers les services spécialisés se fait à partir de ces EPSP. L’hôpital de jour de Sidi Amar prend en charge les malades des communes et les villages voisins, El Hadjar, H’djar Eddis, Chorfa et Aïn Berda, il a les mêmes missions que celui de Annaba. «Ici, à l’hôpital de jour, nous confie le médecin chef, nous disposons d’un service ophtalmologie, d’un laboratoire d’analyses médicales, de salles de soins pour pieds diabétiques et même d’un service qui prend en charge les patients sur le plan psychologique avec un médecin spécialisé.» Elle nous apprendra que le malade quitte l’hôpital de jour avec un bilan complet, un traitement adéquat et une somme de connaissances ayant trait à la prévention. Le médecin intervient sur les plans technique, diététique et préventif pour que le patient soit pris en charge correctement. C’est une hygiène de vie qu’il doit respecter en plus du traitement oral prescrit. Selon le Dr Abdelaziz, les diabétiques de type 1 ne représentent que 15 à 20% ; ce sont, généralement, les enfants ou les adolescents qui sont atteints.
Ce qui pose vraiment problème, c’est le diabète de type 2. Ce sont les adultes et les personnes âgées qui en souffrent. Cela est dû à une sédentarité trop longue, à l’inactivité physique, à une alimentation riche en sucreries et en matières grasses. « Il faudrait que les habitudes alimentaires des Algériens changent ; il y va de leur santé et nous nous employons à travers l’association ‘ ‘’Réseau diabète’’ de la wilaya de Annaba à sensibiliser les jeunes au sujet de cette maladie.»

Le médecin-chef, président de cette association, compte organiser le 25 du mois courant une journée de sensibilisation qui touchera les établissements scolaires pour expliquer aux lycéens et aux collégiens les risques liés à cette maladie et surtout comment l’éviter. «C’est une maladie gérable pour peu qu’on arrive à équilibrer sa glycémie ; on évite les complications en respectant les conseils de son médecin traitant», conclut-elle. «Nous pouvons réaliser beaucoup de choses à travers cette association qui fait de la prévention sa première priorité», dit-elle.

Mohamed Rahmani