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Revue de presse

La nouvelle carte sanitaire en difficulté. La santé de proximité à la croisée des chemins

La Tribune | Algérie | 18/02/2009

Des couleurs vives, fluorescentes, qui vont bien ensemble, attirent le regard des visiteurs. Les polycliniques de la wilaya d’Alger changent de décor. Surprenant ! A Sidi M’hamed et Bir Mourad Raïs, deux importantes daïras qui regroupent neuf communes, on y trouve 13 polycliniques, 23 salles de soins, 15 unités de dépistage scolaire (UDS), un centre de médecine préventive universitaire (CMPU)… où les murs décrépis retrouvent leur éclat, les plafonds lézardés leur fioriture… et le parquet sa brillance. L’accueil y est charmant.

De l’argent à profusion… pour une gestion sujette à des doutes 
La mise en œuvre de la nouvelle carte sanitaire par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, en application du décret n°07-140 du 19 mai 2007, fait son chemin. Bon ou mauvais, c’est selon. Car, si à Sidi M’hamed et Bir Mourad Raïs le train du renouveau avance à une bonne vitesse, grâce au travail d’une équipe jeune, volontaire et bien décidée à créer le changement, dans les autres communes et, pis, dans les autres wilayas du pays, les choses traînent de façon inquiétante. Certes, il n’est guère possible de remettre à neuf tout un ensemble de structures hospitalières, avec tout ce que cela nécessite comme acquisition de nouveaux équipements et changement de comportements bureaucratiques ou autres, en une seule année. Et ce, même si la nouvelle politique du changement est bien définie et balisée et que tous les moyens financiers nécessaires aient été dégagés.
La mise en place de la nouvelle administration n’est pas chose facile : installation de l’équipe dirigeante, de nouvelles conditions de travail, information et motivation du personnel mais aussi des populations locales qui demandent davantage de soins et de considération. Les polycliniques et les salles de soins obtiennent leur autonomie budgétaire, dépendant désormais de la seule autorité dénommée EPSP (établissement public de santé de proximité) au nombre de 10 à Alger et de 285 au niveau national, alors qu’il y a seulement une année, tout le budget était pratiquement absorbé par les hôpitaux. Aujourd’hui, la volonté politique y est avec tout l’argent nécessaire. A tel point que beaucoup parmi les praticiens de la santé publique considèrent qu’il y a de l’excès et du gaspillage dans l’utilisation de cette manne financière. Certains parlent même de détournement de cet argent à des fins personnelles.
«Ce n’est pas en repeignant les murs et en mettant de la dalle de sol que le secteur de la santé ira mieux en Algérie.»
«Ils achètent des bureaux neufs, des sièges nouveaux, du mobilier neuf pour faire semblant d’améliorer les choses.»  
«Il y a trop de magouille dans cette nouvelle politique.» «Ils se partagent l’argent entre eux.»… des propos qui reviennent souvent et qui caractérisent la méfiance du personnel envers l’équipe chargée de mettre en application cette nouvelle loi et, donc, de gérer le budget alloué. Certains vont jusqu’à dire que des équipements nouveaux ont été acquis à des millions de dinars, alors qu’ils ne sont pas encore demandés dans les services où ils sont installés, du moment que le matériel ancien est toujours fonctionnel. Pire, accusent d’autres : «Ils achètent des équipements de mauvaise qualité, lesquels tombent souvent en panne au bout de quelques jours d’utilisation».

Rapprocher la structure de santé du citoyen 
Les avis sont unanimes sur les bons objectifs de cette nouvelle carte sanitaire mais pas sur les moyens et méthodes de sa mise en œuvre. En effet, assurent des médecins et des paramédicaux, la création des EPSP est une très bonne chose. Non seulement, elle permet l’autonomie de gestion de ces établissements -au lieu de se référer chaque fois à l’hôpital pour le règlement des grands et des petits problèmes- mais elle rapproche surtout la structure de santé du citoyen. La promotion de la santé de proximité, c’est cela la raison d’être de ces EPSP. Rappelons ses missions comme stipulées dans l’article 8 du chapitre 2 du décret N°07-140 : la prévention et les soins de base, le diagnostic, les soins de proximité, les consultations de médecine générale et les consultations de médecine spécialisée de base, les activités liées à la santé reproductive et à la planification familiale, la mise en œuvre des programmes nationaux de santé et de population. La nouvelle loi oblige ces polycliniques à avoir chacune son appareil de radiologie, son ECG pour les examens de cardiologie, son laboratoire d’analyses médicales, une échographie… et de travailler jour et nuit (H24). Les citoyens ne pourraient pas mieux demander pour leur santé surtout s’ils y trouvent un bon accueil et l’orientation efficace des agents et du personnel médical et paramédical. Cela, en théorie. En pratique, comme nous l’avons déjà souligné en ce qui concerne l’EPSP de Sidi M’Hamed-Bouchenafa (les deux daïras de Sidi M’hammed et Bir Mourad Raïs), les choses semblent bien aller. En témoigne cette petite question d’un jeune homme de la commune de Birkhadem qui arrive dans la polyclinique de la même localité : «C’est une clinique publique ou privée ?». Des propos sincères qui témoignent de la satisfaction de la population locale du changement remarquable opéré dans cette structure, laissée à l’abandon pendant des années. Ce n’est pas le cas ailleurs où des citoyens se plaignent de l’absence de fils de suture, de pannes fréquentes de l’appareil de radiologie, de l’ECG, utilisé uniquement pour les proches et les amis… C’est l’anarchie totale, se permettent de dire des citoyens, confortés dans leur jugement par des médecins et des infirmiers. Dans les deux communes de Larbaa et Meftah, à près de 25 km d’Alger, l’offre de soins reste en deçà des attentes. Une moyenne de 70 000 habitants pour une polyclinique chacune. Un chiffre qui dépasse de loin la norme. «Cette entité sanitaire couvre un bassin de population, en milieu urbain, de l’ordre de 25 000 habitants. En prenant en considération la notion de distance, les besoins identifiés de la population, les contraintes socio-économiques, géographiques et de relief, ainsi que l’enclavement de certaines zones, la polyclinique peut couvrir un bassin de population de 3 000 à 4 000 habitants en milieu rural», précise la nouvelle loi dans sa définition de l’établissement public de santé de proximité.

Un personnel en marge
Ces deux polycliniques de Larbaa et Meftah ne méritent-elles donc pas d’être renforcées par de nouvelles structures de façon à pouvoir répondre efficacement à la demande ? Là, un autre problème est à soulever. Du moins en ce qui concerne Alger : la réalisation de nouvelles structures sanitaires avance à un rythme très lent, pour ne pas dire qu’il n’y en pas carrément. Les EPSP héritent des structures des anciens secteurs sanitaires qui n’existent plus administrativement. Là encore, un autre problème se pose. Nombre de ces structures s’avèrent trop exiguës pour devenir de polycliniques et d’autres, trop grandes pour être seulement des salles de soins. La répartition de ces EPSP est donc à discuter. Autre préoccupation : le manque d’ambulances pour l’évacuation des personnes malades vers les hôpitaux au cas où la prise en charge dans les polycliniques s’avère insuffisante (accidentés de la circulation, cas d’urgence qui nécessitent un acte chirurgical…), d’autant que les spécialistes n’y sont pas toujours présents.
Un problème national qui appelle à la mise en place d’une véritable politique de formation médicale spécialisée. Concernant donc les ambulances, très peu d’EPSP en possèdent. Et encore ! «Ils utilisent les ambulances pour leurs emplettes», accuse une infirmière de l’est d’Alger.
«Ça ne marche pas et ça ne marchera pas tant que les paramédicaux sont mis en marge !», lancent ses collègues, intrigués par le fait qu’ils ne fassent pas partie prenante des centres de décision. «Les polycliniques ont toujours fonctionné grâce aux paramédicaux… Nous demandons à ce que nous soyons associés aux discussions qui engagent l’avenir de ces polycliniques», revendiquent-ils. Et d’ajouter : «Au lieu de consacrer autant d’argent à la peinture et à la dalle de sol, n’est-il pas plus intéressant de mettre le paquet dans l’amélioration des conditions de vie et de travail du personnel, tous corps confondus ?…
Ils investissent dans tout sauf dans l’homme». Mêmes propos tenus par des médecins qui s’interrogent notamment sur les retards dans l’élaboration des arrêtés d’application de cette nouvelle loi : «Tant qu’il n’y a pas ces arrêtés, la gestion des ressources humaines posera problème. Et ça va se répercuter lourdement sur le fonctionnement de ces établissements.» Et ces médecins de dénoncer, encore une fois, leur exclusion des débats concernant la mise en place de cette nouvelle carte sanitaire : «C’est une décision unilatérale. Nous n’avons pas été associés aux discussions.»

Karima Mokrani

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