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Revue de presse

Clin d’œil à… l’ALR

El Moudjahid | Algérie | 16/06/2006

L’anesthésie-réanimation est une spécialité très "onéreuse" dont l’efficacité est tributaire du professionnalisme du personnel et d’un équipement de pointe, a affirmé le Pr Mohamed Guerinik, jeudi, à Alger. "La réanimation, qui tente de faire reculer les frontières de la mort, exige de gros budgets pour des plateaux techniques de haute technologie et un personnel médical et technique des plus performants", a souligné le professeur, chef du service des urgences médico-chirurgicales au CHU Mustapha.

En Algérie, le secteur de la santé, qui "absorbe près de 8% du Produit national brut (PNB), reste insuffisant pour doter les services d’anesthésie-réanimation en équipements de pointe", a ajouté le professeur, également président de la Société algérienne d’anesthésie, de réanimation, des soins intensifs et des urgences (SAARSIU).
A titre illustratif, un malade en réanimation coûte l’équivalent de 100.000 dinars. Incontournable, car elle est considérée comme le "cœur" de toutes les spécialités, l’anesthésie est souvent victime "involontaire" de ses nombreux échecs.

En effet, selon l’orateur, "avec cette spécialité on n’obtient pas toujours le résultat escompté, beaucoup de malades meurent encore sur la table d’opération", a-t-il déploré, en rappelant que l’anesthésie générale est à juste titre encore "très appréhendée" par les malades.
"En Algérie, les moyens de base existent suffisamment pour faire mieux, mais pas assez pour être au même diapason que les pays occidentaux" dans la prise en charge des malades, a-t-il expliqué en résumant l’état des lieux de la spécialité en Algérie. En revanche, l’anesthésie locorégionale (ALR) semble être la solution adéquate pour répondre aux besoins aussi bien du personnel médical que des patients. "C’est une technique simple, efficace, sécurisante et reproductible (qu’on répète plusieurs fois) et n’interfère pas avec l’autonomie et les habitudes du patient", a estimé le Dr Taous Boughenoune, du service d’ophtalmologie au CHU de Bab El-Oued. L’ophtalmologie est la première spécialité nécessitant davantage d’anesthésie, a-t-elle dit, soulignant que quelque 2.800 patients ont été opérés en 2005, dont une large part concerne des sujets âgés.

L’ALR a permis à des malades âgés souffrant de maladies lourdes (HTA, diabète) de bénéficier de techniques chirurgicales jusque-là réservées à des patients plus jeunes.
"Pour un chirurgien, il est hors de question d’opérer, sous anesthésie générale, un patient âgé de plus de 70 ans. Or, avec la méthode ALR, on arrive à opérer même des malades beaucoup plus âgés", a-t-elle expliqué en citant en exemple un patient âgé de 110 ans qui a été opéré sous anesthésie locale.
"Ce malade avait retrouvé la vue et avait même effectué une Omra", a-t-elle confié avec émotion. Autre avantage de cette méthode, l’ophtalmologue opère une moyenne de 5 malades par jour avec un délai de sortie à domicile allant d’une à deux heures après l’intervention.

"L’ALR permet aussi de réduire la morbidité en chirurgie ophtalmologique", a-t-elle encore ajouté. Selon cette praticienne, la grande difficulté de l’anesthésie générale se traduit par une difficulté de l’organisme à faire face aux situations de stress. En plus de l’effet des drogues, déprimant la fonction cardiaque, "le risque de survenue de stress respiratoire et cardio-circulatoire sont à redouter particulièrement durant l’induction, l’intubation et le réveil".
Or, avec l’ALR, "tous ces désagréments sont évacués et le métabolisme du malade est stable et satisfaisant durant l’intervention", a-t-elle ajouté.
Selon l’argumentaire du docteur, l’ALR répond largement "au double impératif de la simplicité et de la sécurité pour apporter un bénéfice réel au plus grand nombre de malades".

Entre 800 et 1.000 anesthésistes-réanimateurs exercent à travers le territoire national avec une forte concentration dans les villes du nord du pays, a-t-on indiqué. De plus, environ 150 médecins anesthésistes réanimateurs sont annuellement formés et quelque 400 anesthésistes sont installés à l’étranger, dont 300 en France, selon des chiffres communiqués par la SAARSIU. Ce congrès de quatre jours, qui coïncide avec le 3e congrès maghrébin et 7e congrès national, réunit plus de 400 participants nationaux et 200 praticiens arabes et européens.

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