Le diagnostic de la maladie reste très tardif
La bibliothèque du Hamma a abrité, hier, une journée scientifique consacrée à la chirurgie hépatobiliaire organisée par le secteur sanitaire de Bologhine avec la participation de l’éminent professeur Français Henri Bismuth. Plusieurs thèmes en rapport avec la prise en charge des cancers de la vésicule et des voies biliaires ont été développés par les spécialistes des différents secteurs dont le traitement des tumeurs de Klatskin et les complications induites par cette maladie.

Selon les exposés présentés, la tumeur de Klatskin ou la cholangiocarcinome du tiers supérieur de la voie biliaire principale est un cancer rare qui se révèle tardivement d’autant plus que son pronostic est réservé. Selon une étude qui a traité du suivi des patients présentant une telle tumeur au niveau des services de cancérologie de Blida, Alger et, Bologhine, il résulte que sur une période de 13 ans (1992-2005), pas moins de 47 cancers ont été pris en charge. Ces malades qui étaient âgés de 59 ans en moyenne présentaient dans 98% des cas un ictère au moment du diagnostic.
Selon les intervenants, le taux de mortalité globale dans pareille situation est de 28,2% avec une morbidité de 33,3%. La survie, par ailleurs, varie entre 3 et 36 mois pour les malades ayant survécu à l’intervention. Pour la chirurgie d’exérèse, de pratique récente, la mortalité postopératoire a été de 27,3% (3 cas). Ainsi, cette maladie est classée grave ce qui explique le recours à la chirurgie comme seule thérapeutique proposée quel que soit le stade de l’évolution du cancer.
Les spécialistes affirment également que la tumeur de Klatskin est une maladie rare et de mauvais pronostic et que, deux tiers de ce type de cancers ne sont pas résécables au moment du diagnostic. Pour leur part, les Professeurs S. Berkane et L. Labid estiment qu’une "thérapeutique à visée curative est possible dans le cas des cancers du tiers de la voie biliaire principale". Ils considèrent aussi que, la résection reste le traitement de choix sous réserve d’une reconnaissance des patients candidats à une telle option.

Dans un bilan de l’état des lieux dans les trois services pour l’année 2006, il ressort que, l’âge moyen des patients est de 58 ans avec prédominance de la maladie chez les femmes avec plus de 80%. Les stades III et IV de la maladie représentent plus de 85%. Des spécialistes du CPMC (CHU Mustapha) dont leur exposé sur la carcinome de la vésicule biliaire ont établi que cette tumeur maligne est très agressive chez la femme âgée. Son diagnostic est tardif et aucune "exérèse curative n’est possible dans 75% des cas".