L'Etat a également oeuvré, dans le cadre de ce programme national (2006-2009), à l'élargissement et à la généralisation des services spécialisés à l'échelle nationale, a-t-elle ajouté, précisant qu'il y aura 31 centres d'ici la fin 2009 contre 11 en 1999.
Les établissements hospitaliers spécialisés et les établissement publics de santé de proximité qui prennent en charge les maladies mentales dans quasiment toutes les wilayas du pays visent à rapprocher la santé du citoyen et à éviter aux malades de se déplacer vers les grands hôpitaux, a souligné la responsable.

Concernant la capacité d'accueil des hôpitaux et des établissements spécialisés, la sous-directrice a affirmé que celle-ci a beaucoup augmenté. Plus de 5000 malades ont été hospitalisés à la fin 2007 et la capacité d’accueil à fin 2009 devrait être de 7000 lits, soit 2000 lits supplémentaires, a-t-elle précisé.
Dans le cadre des efforts de prise en charge de toutes les catégories de la société en matière de santé mentale, le ministère a ouvert ces dernières années 15 centres à travers le territoire national afin de promouvoir la santé mentale de l'enfant et l'adolescent, et mobilisé tous les moyens nécessaires pour protéger cette catégorie de la société, a souligné le Dr Madji.
Les enfants scolarisés ont bénéficié de cette protection, a-t-elle ajouté, précisant que dans le cadre du programme national de santé scolaire 2007-2008, les ministères de la Santé et de l'Education nationale ont recensé 101.473 élèves en difficulté scolaire, 25.004 cas de troubles du comportement et 19.310 cas de dyslexie.

En matière de traitement de la toxicomanie qui s'inscrit dans le cadre de la prise en charge de la santé mentale, l'Etat, a souligné Dr Madji, s’attelle à généraliser l'implantation des Centres intermédiaires de soins aux toxicomanes (CIST) dont le nombre a atteint 53 centres à travers l’ensemble du territoire national, alors que 33 autres sont en cours de réalisation, outre les projets de 15 centres de désintoxication qui sont également en cours de réalisation. 400 spécialistes exerçant dans les secteurs public et privé s’occupent de la santé mentale, a-t-elle souligné en faisant remarquer que la prise en charge de ce volet de la santé publique qui, ne se réduisant pas, selon certaines idées reçues, au traitement des malades mentaux, porte sur le traitement de l'épilepsie, de la schizophrénie et des troubles psychologiques.

Cet effectif demeure insuffisant en Algérie compte tenu du nombre d'habitants, a-t-elle poursuivi tout en ajoutant qu'en vue de pallier cette déficience, le ministère de la Santé a opté pour la formation de médecins généralistes afin de leur permettre de prendre en charges ce type de patients au niveau des centres médicaux de proximité, dans l'attente du renforcement de la formation spécialisée en collaboration avec le ministère de l'Enseignement supérieur.

Quant aux sans abri atteints de troubles mentaux, le médecin a indiqué que la lutte contre ce phénomène requiert l'implication de plusieurs secteurs, tout en notant qu'en dépit de l'esprit de solidarité qui caractérise la société algérienne, certaines familles ont abandonné leurs proches atteints de troubles mentaux.
A ce propos, le médecin a appelé le ministère de la Solidarité nationale, la société civile et les collectivités locales à contribuer à la prise en charge des malades mentaux sans abri car, a-t-elle rappelé, le ministère de la Santé ne s'occupe que des volets du traitement et de la prévention.
Cette année, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) célèbre la journée mondiale de la santé mentale sous le slogan "La santé mentale, priorité mondiale : amélioration des prestations à travers la sensibilisation et l'action collective".