Les lésions localisées, fait remarquer le docteur Ali Mecibah, bénéficient, quant à elles, d’une chirurgie partielle, donc fonctionnelle, représentant une part infime des interventions chirurgicales, soit plus de 12 % des cas traités. Les centres d’intérêt de cette thèse s’articulent autour de l’évaluation des résultats carcinologiques et fonctionnels de chaque technique chirurgicale en dix ans de prise en charge des cancers du larynx, et de la clarification des modalités techniques des interventions chirurgicales dans le but de faire part des problèmes rencontrés en pratique courante et de mettre en place une conduite thérapeutique en tenant compte des possibilités actuelles.

Par ailleurs, il convient de signaler que 1 523 cancers de la sphère ORL ont été colligés en 10 ans au CHU de Annaba. Le cancer du larynx occupe la première place parmi la pathologie cancéreuse ORL, toutes localisations confondues avec une fréquence de 27%, se répartissant entre 412 cancers du larynx, 332 de la peau, 300 cavum, 145 de la thyroïde et 334 autres cancers. Cette thèse relève, par ailleurs, que le service ORL du CHU est le seul qui pratique la chirurgie des cancers du larynx dans l’Est algérien. L’on remarque que les couches sociales défavorisées sont les plus touchées par cette pathologie (ouvriers agricoles, manœuvres et agents de service, ouvriers spécialisés, chômeurs, etc.) Plus de 93% des patients atteints de cancer sont des fumeurs contre plus de 6 % non fumeurs.

Ceci démontre l’effet destructeur de l’intoxication tabagique sur la santé des personnes. Cette thèse, qui vient enrichir le fonds documentaire de la société algérienne d’ORL en particulier, et de la médecine en général, s’appuie sur des données chiffrées de cas concrets ayant subi une chirurgie partielle ou laryngectomie totale (cancer à un stade avancé). Elle présente également un intérêt scientifique sur le plan de la prévention contre le cancer en soulignant que « l’immense majorité de ces pathologies sont liées à un tabagisme chronique, et qu’à côté des efforts d’amélioration diagnostique et thérapeutique, il est indispensable que des moyens soient mis en œuvre pour intensifier les campagnes d’information et d’éducation de la santé sur les modes de vie à risques ».

Par T. G.