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El Moudjahid | Algérie | 20/05/2006
"Longtemps considérée comme un canon de la beauté surtout chez la femme, l’obésité est entrevue par le corps médical comme le carrefour de plusieurs facteurs de risques", a affirmé le professeur Ouadahi Nacer, du Centre hospitalo-universitaire Lamine-Debaghine (ex-Maillot), aux 12es Journées nationales de médecine interne. Contrairement aux idées reçues, l’obésité n’est pas un signe de bonne santé mais peut être révélatrice de l’existence de pathologies graves, telles que le diabète, les maladies cardio-vasculaires ou l’hypertension artérielle (HTA).
Selon le professeur, les facteurs qui mènent à l’obésité, sont, outre le facteur génétique, des facteurs d’environnement liés à des conditions socio-économiques.
"La transition culturelle observée ces dernières années en Algérie, a généré un mode d’alimentation désaxée : on mange de plus en plus mal malgré les apparences d’une certaine opulence", a-t-il expliqué.
En outre, "la mauvaise alimentation associée à la sédentarité font une combinaison explosive, a-t-il ajouté, en indexant, au passage, l’urbanisation accélérée de la société algérienne". "La prévalence de l’obésité est identique aussi bien dans nos villes que dans nos campagnes", a-t-il fait encore remarquer.
Insistant sur l’aspect préventif, il a appelé les pouvoirs publics à s’impliquer "totalement " et "sérieusement" en optant pour une politique d’encouragement de l’exercice physique afin de lutter contre l’obésité et limiter son lot de conséquences pathologiques.
Le professeur Ouadahi a, dans ce sillage, plaidé pour la multiplication d’espaces réservés à l’exercice physique aussi bien pour les hommes et les femmes que pour les adolescents.
A propos précisément de cette dernière tranche d’âge, des études partielles ont montré que l’obésité chez les 14/18 ans est devenue "épidémique". "Victimes, les jeunes adolescents reçoivent de plein fouet le choc d’onde du nouveau mode de vie de leurs parents", selon les résultats d’une étude effectuée en 2005, à travers la capitale, dans certains lycées et la faculté de médecine.
Chez les jeunes adolescents, les facteurs qui favorisent l’obésité sont surtout la publicité étrangère, le grignotage devant la télévision et, bien sûr, le manque d’exercice physique.
Des statistiques hospitalières situent la prévalence de l’obésité autour de 20 % en milieu d’adolescents. Les praticiens regrettent que "beaucoup de jeunes recourent au certificat médical de complaisance pour boycotter l’exercice physique au programme à l’école".
En conclusion de la première journée de ces rencontres, les praticiens ont reconnu à l’unanimité que l’obésité "n’est pas seulement un phénomène médical mais l’affaire de tous, qui interpelle aussi bien les parents que les pouvoirs publics".
"La thérapie médicalisée vient en seconde position comme complément à une stratégie de prévention nationale", ont-ils souligné.
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