A partir de là, les spécialistes se sont demandés s'il ne faudrait pas réfléchir d'abord à informer les jeunes médecins sur sa nouvelle définition et sa nouvelle approche. Il faut leur dire que l'on doit travailler tous ensemble pour lutter contre le tabagisme, qui est la principale cause de la maladie, et essayer de réduire, dans quelques années, les dépenses de santé sur ce plan-là.

La deuxième pathologie, le cancer du sein, très fréquent chez nous, est l'un des premiers cancers en Algérie. Son diagnostic, très difficile, est souvent fait très en retard. Il nécessite des recherches laborieuses et présente de grandes difficultés pour l'accès au traitement pour toute la famille, pour la malade ainsi que pour les médecins traitants.

Selon le Dr Omar Mahsas, initiateur de cette rencontre qui a réuni de grands professeurs venus de différentes régions du pays (Batna, Annaba, Alger et bien sûr Constantine) « nous nous sommes réunis pour réfléchir et travailler dans deux groupes de réflexion. Le premier essayera de tracer un chemin clinique, une feuille de route ou des recommandations pour le cancer du sein, et le second réfléchira sur une feuille de route pour cette BPCO afin d'essayer de dégager des conseils, un nouveau concept de prise en charge, un meilleur chemin clinique, le moins sinueux possible, le moins coûteux qui puisse faire aboutir un dépistage et un diagnostic précoces et à une prise en charge décente pour les malades qui arrivent dans cette situation ».

Au total, une vingtaine de communications, axées en majorité sur le cancer du sein, ont nourri les débats durant ces deux journées. L'une d'entre elles a particulièrement retenu l'attention dans la mesure où elle a révélé des chiffres inquiétants et particulièrement éloquents de cette pathologie. Ainsi, le communicateur nous apprendra qu'au niveau national, on enregistre plus de 7.OOO nouveaux cas chaque année, touchant les femmes dont l'âge est situé entre 4O et 59 ans et qui constituent les ¾ des pathologies, soit le plus gros contingent des malades. L'autre quart est constitué par les femmes âgées de moins de 40 ans. Il indique que pour le premier et le deuxième stade de la maladie chez celles qui subissent une intervention chirurgicale, l'espérance de vie est de 15 ans alors qu'elle se situe entre 3 et 5 ans pour les 3ème et 4ème stade. Pour le 5ème, c'est carrément le décès et la malade ne peut espérer survivre plus de 5 années. Ainsi, on signale qu'entre 1995 et 2OO7, et toujours au niveau national, il y a eu un peu plus de 7.223 malades qui ont subi des opérations chirurgicales du cancer du sein. De son côté, le Dr Mahsas révèlera qu'un appareil de mammographie coûte environ 5 millions de dinars et qu'il existe rarement dans le secteur public. Le coût d'une radio, quant à lui, est de 2.OOO dinars et n'est pas remboursable par la sécurité sociale.

Au terme des conférences-débats et des travaux d'ateliers, les organisateurs sont sortis avec des recommandations sur les deux thèmes qui serviront de programme de travail pour l'avenir. En marge, s'est tenue dans le hall de l'université une exposition réunissant quatorze laboratoires pharmaceutiques et deux sociétés privées non pharmaceutiques.

Par A. Mallem.