Il s'agit également, à travers ces journées d'étude, a indiqué le professeur Kada Boualga, responsable du centre à l'APS, d'"échanger les expériences avec «les spécialistes français entraînés depuis une dizaine d'années au fonctionnement de cet équipement et nous mettre rapidement dans une logique de bonne pratique thérapeutique en optimisant d'une manière rationnelle cette technologie récente".
Le professeur Boualga a expliqué à ce sujet, que le cancer de la prostate est la "néoplasie la plus couramment diagnostiquée chez l'homme ayant dépassé l'âge moyen, et qui augmente du fait entre autre de l'allongement de l’espérance de vie".

Le responsable du centre anti-cancer (radiothérapie oncologie) de Blida, le professeur Kada Boualga, a bien voulu répondre aux questions de l'APS, à la veille de la tenue deux journées scientifiques sur le traitement du cancer de la prostate.

Des journées d'étude sur le traitement du cancer de la prostate seront organisées mercredi et jeudi à Alger. Quel est l'objectif de ces journées et que représente cette pathologie, en termes statistiques, dans la liste des cancers, notamment en Algérie ?

Le centre anti-cancer s'est équipé depuis deux ans d’un accélérateur linéaire de dernière génération avec multilames et récemment, d'un équipement complémentaire augmentant sa performance (système de planification et contrôle, un planning de système de traitement pour le traitement en 3 dimensions, un portal imaging ou un système de contrôle des régions à traiter lors de l’irradiation de volume tumorale). Ces équipements nous ont conduit à instaurer de nouvelles méthodes radiothérapeutiques en terme de précisions et de rigueur avec de meilleurs résultats sur plan le tumoral, une nette diminution des effets secondaires et une sensible amélioration du temps de survie des patients.

Une des premières indications liée à cet équipement est le cancer de la prostate. il est important que nos spécialistes en radiothérapie et oncologie soient au courant de toutes les nouveautés. Ce défi relevé, il restera à en assurer d'autres, parmi eux :

• Créer un environnement favorable pour cet équipement moderne sur le plan de la maintenance.
• En assurer sa bonne utilisation car celle-ci est liée à la bonne formation de l'équipe médicale et physiciens. Pour atteindre cet objectif, l’opportunité d’organiser ces journées nous a parue fort intéressante, avec le concours de radiothérapeutes et physiciens nationaux ainsi que l’apport de spécialistes Français qui ont une dizaine d'années de pratique avec cet équipement. Nous allons ainsi échanger nos expériences et nous mettre rapidement dans une logique de bonne pratique thérapeutique et par conséquent optimiser de manière rationnelle cette technologie récente.
• Sur le plan de la fréquence : le cancer de la prostate est la néoplasie la plus couramment diagnostiquée chez l'homme ayant dépassé l'age moyen. Il augmente du fait entre autre de l'allongement de l'espérance de vie et l'amélioration de son diagnostic est prouvée. Ainsi, en 2007, sur les 1600 nouveaux patients atteints d'un cancer pris en charge dans le service de radiothérapie oncologie (CAC Blida), 106 cancers de prostate ont été traités soit 6.62 % des cas.

Plus le cancer de la prostate est détecté tôt, mieux il est traité. Existe-t-il en Algérie des campagnes de dépistages ciblant notamment les hommes de plus de 50 ans et qu'est-ce que vous leur recommandez ?

C'est un cancer qui a la particularité de rester longtemps asymptomatique (sans signes cliniques) et qui peut être détecté à un stade précoce par un dosage de l'antigène spécifique de la prostate (PSA) lors d'un prélèvement sanguin. Traité au stade précoce il est guérissable, d'où l'intérêt de recommander aux homme ayant dépasser la cinquantaine de pratiquer ce dosage qui peut être systématique, en fonction des avis de médecins spécialistes.

Vu la panoplie des traitements réservés à cette maladie, quels sont ceux qui sont disponibles en Algérie et à moindre coût et peut-on affirmer leur efficacité ?
Concernant les traitements disponibles en Algérie Il en existe 2 :

• a) La chirurgie : prostatectomie (exérèse de la prostate) avec ses implications d’effets secondaires.
• b) La radiothérapie conventionnelle classique qui existe en Algérie depuis plusieurs décennies dont les résultats ont été améliorés par l'apparition de nouvelles technologies sur le plan de l'appareillage, type accélérateur linéaire avec multilames dont le Centre anti-cancer de Blida est récemment équipé.

D'autres centres du pays sont programmés pour être équipés de ce type de machine dans le futur immédiat. Le choix thérapeutique des deux méthodes est lié à plusieurs facteurs, concernant la présentation de la lésion tumorale où on tient compte de l'avis de deux intervenants potentiels (radiothérapeute oncologue et chirurgien urologue) sans négliger l'avis du patient.