Dix-huit directeurs de santé de wilaya et les gestionnaires des centres hospitalo-universitaires de l’Est, qui seront amenés à restructurer les services dans le sens d’une nette amélioration de la sécurité de la mère et de l’enfant, lors de l’accouchement, en assurant en outre des soins de qualité aux nouveau-nés, se sont réunis avec une commission composée de cadres centraux du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière.

Le professeur Lebane Djamil, chef de service de néonatalogie à l’hôpital Mustapha et coordinateur de cette commission ministérielle, nous expliquera que l’objectif de ce séminaire est de mettre dans un délai de deux ans les structures de santé en conformité avec le décret évoqué. Et les chiffres qui sont avancés par le professeur Lebane, particulièrement ceux relatifs à la mortalité néonatale et le handicap d’origine périnatale, signalent la nécessité, sinon l’urgence de l’application du programme national pour ramener ces chiffres à des valeurs acceptables. En effet, le coordinateur de la commission ministérielle nous apprendra que le taux de mortalité infantile en Algérie est représenté pour 80% par la mortalité néonatale (0 - 28 jours). Et de révéler en ce sens que les statistiques établies pour l’année 2005 font état de 33.000 décès de nouveau-nés. Le professeur Lebane soulignera qu’il s’agit également de lutter contre le handicap d’origine périnatale, pour préciser que celui-ci, qui se traduit par l’infirmité motrice, les troubles neurosensoriels et l’arriération mentale, représente une des plus importantes causes du handicap en Algérie. Invité à donner des chiffres, notre interlocuteur parlera d’environ 15.000 handicaps d’origine périnatale qui sont enregistrés chaque année en Algérie. Ce qui est énorme, soulignera le professeur Lebane, en indiquant que les taux avancés sont dix fois plus élevés en comparaison des taux enregistrés dans les pays développés. Les chiffres avancés concernant la mortalité maternelle sont aussi alarmants. Une moyenne de 600 femmes décède chaque année des suites de complications survenues au cours de la grossesse ou lors de l’accouchement. Le coordinateur de la commission ministérielle insistera particulièrement sur l’importance du rôle de la formation des pédiatres et des médecins généralistes pour accompagner la lutte contre la mortalité néonatale et le handicap d’origine périnatale.

Dans ce contexte, le professeur Lebane indiquera qu’il s’agira surtout d’ajuster le programme de formation des médecins généralistes et des pédiatres en coordination avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Et de relever que l’actuel programme reste axé sur l’enfant et qu’il s’agira alors de donner une plus grande part à une formation liée à la néonatalité et périnatalité. Notre interlocuteur rappellera enfin que le ministère de la Santé a débloqué 2,7 milliards de dinars pour la mise en application du programme national de la périnatalité et de néonatalogie qui a démarré le 23 avril dernier.

Med Salah Boureni