Le malade mental est souvent "rejeté" par la société alors qu’elle devrait l’assister et l’aider à "sortir" de son état pathologique en faisant preuve à son égard de compréhension, de patience et en veillant à ce qu’il prenne les médicaments qui lui sont prescrits", a-t-il souligné.

Après avoir rappelé l’intérêt accordé par l’Etat à cette catégorie de malades, notamment par la mise en disposition des moyens matériels et humains nécessaires pour la prise en charge et le traitement, M. Mechenouai, se félicitant de la décision des pouvoirs publics ''d’ouvrir un service psychiatrique au niveau de chaque secteur sanitaire '', a fait état de la réalisation prochaine de deux centres destinés au traitement des toxicomanes, à El Khroub et à la nouvelle ville Ali Mendjeli, soulignant que cela allégera notablement la pression sur l’EHSP de Djebel El Ouahch.
Cet établissement régional spécialisé, qui reçoit des malades mentaux de la totalité des wilayas de l’Est du pays, a vu le nombre de patients examinés passer de 10.058 en 2006 à 11.420 en 2007, selon les statistiques présentées par la direction. Des statistiques qui établissent également que 86 % des personnes admises au sein de cet hôpital (1.483 en 2007) résident dans la wilaya de Constantine. De son côté, le Dr Adel Teli, du même établissement, a estimé que la maladie mentale est totalement différente des autres pathologies, notamment en ce qui concerne les symptômes, les causes, les méthodes thérapeutiques et les difficultés relatives à son diagnostic et à son traitement.

Divers facteurs sociologiques, ainsi que les retombés des années difficiles traversées par le pays, "ont beaucoup contribué à la prolifération des cas de maladies mentales dont la prise en charge est coûteuse eu égard à la cherté des médicaments", a reconnu ce praticien, précisant qu’il arrive qu’un remède " coûte 16.000 DA pour un traitement de trente jours ".
Selon le Dr Teli, les recherches dans ce domaine médical ont démontré qu’une multitude de facteurs participent à la prolifération des cas de maladies mentales.
Il a cité dans ce contexte, la croissance démographique, le manque d’infrastructures adéquates, ainsi que des causes purement héréditaires et des troubles dus, particulièrement, à l’éducation. L’hôpital psychiatrique de Djebel El Ouahch de Constantine, dont l’ouverture remonte à septembre 1994, et qui est devenu "établissement hospitalier spécialisé en psychiatrie " (EHSP) en 1998, occupe une superficie de 4,5 hectares et dispose d’une capacité d’accueil de 240 lits, en plus de 3 centres répartis sur le centre hospitalo-universitaire Benbadis, les centres de Messaoud Boudjeriou (Ex Saint-Jean) et de la cité l’Emir Abdelkader et 11 centres de proximité.