Dans une de ses interventions, le DSPRH, M. Guessab, a rappelé aux présents de relever des cas concrets de dysfonctionnements pour envisager les mesures idoines afin de les dépasser. Dans son rapport sur la situation de cette pathologie au niveau de la wilaya d'Oran, le docteur Haïmour, du service de prévention de la DSPRH, a rappelé en introduction les résultats obtenus en matière d'éradication de la tuberculose, depuis la mise en oeuvre du programme, en 1966, en indiquant que la moyenne relevée à l'époque était de 150 cas pour 100.000 habitants, un chiffre qui a baissé pour atteindre, en 2007, 63 cas pour 100.000 habitants. Néanmoins, la wilaya d'Oran reste à la traîne du fait que la moyenne observée est légèrement au-dessus avec 70 cas pour 100.000 personnes, une moyenne la plaçant au bas de l'échelle.

Par les chiffres, l'intervenante a précisé qu'en 2007 le nombre de tuberculeux a été estimé à 1.549 cas, dont 1.070 atteints de tuberculose pulmonaire. Aussi, le bilan fait ressortir que cette pathologie affecte beaucoup plus les sujets de sexe masculin et que la tranche d'âge la plus touchée est celle des 25 - 34 ans. En guise d'analyse de ces chiffres, toutes les interventions ont convergé pour affirmer que ce sont les ruptures intempestives de médicaments, comme cela a été le cas en 2003 et durant les 3 premiers trimestres de 2007, qui sont à l'origine des faibles résultats obtenus, ceci par rapport aux moyens matériels et humains mobilisés à cet effet.

Dans ce sens, tous les intervenants, à l'instar du Dr Mâarouf qui a mené durant le 1er semestre 2007 une enquête à travers les structures disposant d'unités de contrôle de la tuberculose et de maladies respiratoires (UCTMR), ont conclu que le personnel médical et paramédical en place s'implique totalement dans le programme avec un suivi systématique des malades.

De son côté, le représentant de l'UCTMR d'Es-Senia a relevé le nombre en croissance de cas de tuberculose en milieu estudiantin. Concernant le nombre de rechute ou de perdus de vue, il est respectivement de l'ordre de 30 et 18 cas. Cela s'expliquerait en grande partie, selon des intervenants, à la mobilité de la population vers et à partir de la wilaya d'Oran, une région connue pour être l'une des plus convoitées durant la décennie noire, avec l'installation à la périphérie de la ville de milliers de personnes, formant ainsi ce qui est communément appelé la ceinture de la misère.

Quant au docteur Abdessadok, du CEMEP Loubet, il a abordé « la recrudescence de la tuberculose en milieu carcéral où il a relevé une situation dramatique à l'établissement pénitentiaire d'Oran où les conditions de détention ne répondent nullement aux normes requises avec en plus une surcharge ». Le nombre avéré serait de 25 cas. Il a préconisé à cet effet de « transférer les sujets atteints de tuberculose vers des établissements moins chargés en effectifs et mieux ensoleillés pour éviter une plus grande contagion ». Une de ses consoeurs ira même à qualifier la situation de « véritable bombe à retardement ». Enfin, un communicant a abordé la question de la tuberculose chez l'enfant en mettant l'accent sur la nécessaire prise en charge sérieuse des cas confirmés, notamment par une meilleure coordination entre les différentes structures sanitaires allant de l'unité de soins de base (USB) jusqu'à l'établissement hospitalier.

par Salah C.