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Revue de presse

L’imagerie par ordinateur pour réparer les anévrismes

El Moudjahid | Algérie | 06/01/2006

Grâce à une nouvelle technologie qui fournit des images en trois dimensions du sang circulant dans les artères cérébrales, il devient possible de tester les différentes techniques chirurgicales susceptibles de réduire la pression sanguine qui s’exerce dans un anévrisme.

Ursula Spear a pu en bénéficier. Elle souffrait d’une forme particulièrement grave d’anévrisme, une hernie de la paroi artérielle, qui menaçait de se rompre.
Chez cette femme de 57 ans, ce sont de violentes douleurs dans les bras et les jambes qui l’ont conduite chez son médecin l’été dernier. Un scanner pratiqué trois ans auparavant n’avait montré qu’un anévrisme de petite taille que le chirurgien n’avait pas jugé utile d’opérer. Une nouvelle IRM a montré cette fois un anévrisme géant.
L’espoir est venu du Dr Michael Lawton, grâce à une nouvelle technologie qui fournit des images en trois dimensions du sang pulsé dans les artères cérébrales à l’instar des simulations qui permettent à un ingénieur d’étudier le flux de l’air autour d’un avion.
Guidé par ces schémas, Michael Lawton a pu faire une incursion dans le cerveau d’Ursula Spear, et réorienter une partie de la circulation sanguine à l’intérieur de l’artère critique, diminuant la pression qui s’exerçait sur cette dangereuse forme d’anévrisme.
"On dit probablement à beaucoup de gens qu’ils sont porteurs de cette forme grave, qu’on n’a rien à leur proposer et que le pronostic vital ne dépasse pas cinq ans", constate Michael Lawton, neurochirurgien à l’Université de Californie de San Francisco. "Nous, nous pensons que nous avons quelque chose à offrir qui permettra d’arrêter cette spirale infernale".
Cette modélisation expérimentale est financée par les Instituts nationaux américains de la santé. Si elle se montre efficace, elle pourra aider les médecins à prévoir quel type d’anévrisme peut se rompre et si un traitement est envisageable, explique le Dr John Marler de l’Institut national américain des troubles neurologiques et des accidents vasculaires cérébraux.
"Jusque-là, cette décision était laissée à la seule appréciation du chirurgien", explique-t-il. Avec cette recherche, "le chirurgien dispose de plus d’éléments permettant de conforter son jugement".
Les anévrismes cérébraux sont des renflements, des points fragiles, logés dans la paroi des artères. Certains d’entre eux ne posent jamais aucun problème. D’autres au contraire peuvent se rompre, provoquant de graves hémorragies cérébrales. La moitié des patients environ meurent des suites d’une rupture d’anévrisme. La seule façon de savoir si un anévrisme peut se rompre est d’évaluer sa taille et sa croissance.

Environ 3% de la population est porteuse d’une forme d’anévrisme cérébral. La majorité sont des anévrismes sacciformes (en forme de sac), dus à une anomalie congénitale de la paroi artérielle, dont la malformation s’accroît ensuite lentement formant un sac. Les progrès de la chirurgie permettent d’en traiter une grande partie.
La méthode de diagnostic expérimentée sur des patients comme Mme Spear est la suivante : dans un premier temps, de la teinture est injectée dans les artères des patients, pour observer le flux sanguin.
Un ordinateur superpose cette information sur des scanners cérébraux qui renvoient des images en 3-D de l’anévrisme. Puis, sur l’ordinateur, le Dr Lawton teste les différentes techniques chirurgicales susceptibles de réduire la pression sanguine qui s’exerce dans l’anévrisme.
Une vingtaine de patients ont pu bénéficier de cette modélisation depuis le début du projet en 2002. L’anévrisme d’Ursula Spear était si gros que Michael Lawton a dû se servir d’une artère du bras pour pouvoir détourner une partie du flux sanguin, et isoler un vaisseau nourricier. Sa douleur et autres symptômes ont rapidement disparu.

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