Le déficit en traitements neuroleptiques dépasse les 50%. Les malades ambulatoires ne sont donc pas tous approvisionnés » En effet, les responsables respectifs de « Diar Er-rahma » de Misserghin, de l’hospice de M’dina J’dida et de la maison de retraite de St Hubert ont tous déploré le manque des traitements et se disent dépassés par le nombre croissant des malades mentaux dans leurs établissements. Les mêmes déclarations émanent des infirmiers de ces structures : « Les malades mentaux qui n’ont pas pris leurs médicaments deviennent dangereux et il faut les voir pendant les moments de leur crise » Par exemple, dans l’hospice de M’dina J’dida, relevant de l’APC d’Oran, la direction a déclaré que « sur les 104 résidents, 70% sont atteints de troubles psychotiques. »

Ces établissements ne sont pas spécialisés dans la prise en charge des malades mentaux. Le docteur Mohammedi, qui a plus de trente années d’exercice au sein de l’EHSP de Sidi Chahmi, a déclaré que « les problèmes sont d’ordre culturel, institutionnel et économique. Leur sédimentation a fait que la marginalisation des malades mentaux atteigne aujourd’hui un degré d’abandon dangereux ». Et d’ajouter : « Les psychotiques et névrotiques sont mélangés dans les mêmes internats, alors que les préceptes psychiatriques préconisent que chaque catégorie devrait être soignée à part. » Par ailleurs, la wilaya a alloué dernièrement une enveloppe de 12 milliards de centimes pour la réalisation de deux ou trois autres pavillons et les travaux sont censés débuter bientôt, apprend-on auprès des syndicalistes de l’hôpital de Sidi Chahmi. « Mais, ce projet ne peut suffire à lui seul, avec tous les problèmes qui pèsent sur l’établissement, car l’obstacle principal est d’ordre organisationnel », ajoutent-ils.

Six marocains restent internés depuis des années

Les syndicalistes de l’ l’Etablissement Hospitalier Spécialisé en Psychiatrie de Sidi Chahmi ont soulevé le problème des six marocains qui restent internés dans l’établissement, depuis plusieurs années. Plusieurs correspondances ont été adressées aux services consulaires marocains pour trouver une issue à leur cas mais l’EHSP n’a reçu aucune réponse, ont déclaré nos interlocuteurs. Certains de ces marocains ont renoué les liens avec leur famille respective et leurs parents sont prêts à les rapatrier, a-t-on également appris.

B. Zaoui