La première communication fut celle du Dr. Duchene Gérard (MG FORM de Bretagne) qui ne donna pas de recettes miracle pour les problèmes des vieux mais posa plusieurs questionnements. La vieillesse, dira-t-il, est l'aboutissement d'un chemin individuel influencé par les valeurs sociales et culturelles, l'état de santé et la perception de soi.

Le vieillissement et la vieillesse de demain sont des constructions sociales d'aujourd'hui, question fondamentale d'éthique de la vie en société, choix d'évolution des modes de vie quant aux perspectives économiques et financières.

Question fondamentale, dira le conférencier, quelle place peuvent avoir les personnes âgées dans une société? En corollaire: quand est-on «une personne âgée» dans une société donnée? Il faut donc, conclut-il, essentiellement changer de regard sur le vieillissement et la vieillesse qui sont des faits relatifs qui ne peuvent être érigés en règle absolue. Simone de Beauvoir avait dit: «que devrait être une société pour que, dans sa vieillesse, un homme demeure un homme?» «La réponse est simple: il faudrait qu'il ait toujours été traité en homme»! Cette intervention souleva un débat très riche mais le temps imparti aux questions était limité car le vendredi «n'est pas un jour de travail!»

Le Pr Kaouel Megueni, doyen de la Faculté de médecine, aborda le problème sous forme de statistiques en montrant que la vieillesse, en Algérie, recule progressivement et des années de vie sont gagnées.

Pourcentage de population supérieure à 65 ans (16,2% en France 5% en Algérie), pourcentage de population inférieure à 15 ans (18,6% en France, 31% en Algérie).

L'article 54 de la charte de la santé, indique M. Megueni, est clair «tous les citoyens ont droit à la protection de leur santé», mais les chiffres avancés font frémir. 7,3% de personnes ont plus de 60 ans et 3,7 millions de retraités contre 18,40% de jeunes de moins de 15 ans, 64,20% de population en âge de travailler. En 2.040 l'Algérie aura 50 millions d'habitants, donc conclut le conférencier, on peut parler de vieillissement, l'augmentation de l'espérance de vie est liée à la diminution de la mortalité et de la fécondité.

Les besoins de santé du 3e âge «font peur» aussi 11,40% de maladies chroniques (hypertension artérielle 41%, diabète 20,10%, maladies cardio-vasculaires 16,5%, asthme 11,5%) et surtout cette tranche d'âge compte 80% d'analphabètes. 23% de vieux n'arrivent pas à subvenir à leurs besoins. Une bonne nouvelle annoncée par notre doyen de la Faculté de Médecine, c'est la création de 2 centres de gériatrie à Sétif et à Alger, entre 2005 et 2009.

La 3ème communication de cette journée d'étude a été faite par le Dr. Vanwassehoue Laure (MG FORM. Pays de la Loire) et a porté sur les Troubles psychologiques et comportementaux de la maladie d'Alzheimer. Après un couscous traditionnel, nos médecins se sont répartis en ateliers pour discuter et étudier, en détail, tous les thèmes évoqués pendant la matinée et ils sont nombreux: vieillissement de la population, démographie, âge de la vieillesse, les enjeux de santé publique, l'expérience de la vieillesse, la vieillesse en société, la vieillesse en famille, la gériatrie en Algérie.

Cette spécialité a commencé, comme l'a dit Dr. Megueni, en 1997, sous forme de cours du soir à la Faculté de Médecine Dr. Benzerdjeb, à Tlemcen.

En réfléchissant sur l'importance de ce sujet concernant les personnes âgées (chez nous de plus de 60 ans), choisi par l'association Arrazi de Tlemcen, en collaboration avec le CCF et MG FORM de Bretagne et M.G FORM Loire, l'insertion des vieilles personnes au sein de leurs proches est la meilleure thérapie comme le souligne le Pr Messaoud Djennas, ophtalmologue, dans son dernier livre «Vivre c'est croire» qu'a choisi l'association Arrazi comme préambule de cette journée d'études à l'écran de l'auditorium du CCF «trop exigu» pour une manifestation de ce genre.

Par Sid Ahmed Cheloufi