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El Moudjahid | Algérie | 26/01/2008
Le Pr Zmirli n’a pas manqué de préciser à ce sujet que la politique de santé en la matière est récente. « A titre d’exemple la France s’est engagée dans cette politique en 1999 où il a été décidé de la prise en charge des enfants sourds par 236 implants. Elle n’a atteint le chiffre 500 implants effectués, qu’en 2005-2006 ».
En Algérie l’handicapé auditif qui n’a jamais été bien pris en charge par le système éducatif, bénéficie depuis 2003 de l’attention des pouvoirs publics qui s’impliquent dans l’implant, et pour lequel un important programme est lancé, depuis. « Ce procédé est en mesure d’apporter un réel espoir pour les handicapés pouvant, dès lors, retrouver une vie normale. Implanté avant de boucler les deux ans, un sourd-muet de naissance peut, à 6 ans, avoir un langage normal et une scolarité des plus ordinaires », souligne le chef de service ORL de Béni Messous. Et d’ajouter « la problématique de la surdité et les moyens de traitement et de lutte contre cette pathologie commencent par la prévention avant la naissance de l’enfant. Le dépistage à la naissance permettra un traitement rapide et efficace de l’enfant qui, après une rééducation de 5 ans, pourra suivre une scolarisation normale ».
Il faut savoir qu’à travers le monde, le dépistage de la surdité est obligatoire. C’est un dispositif chirurgical extrêmement délicat. Et ce, en introduisant une électrode au niveau de l’oreille interne. Ce procédé est utilisé en cas de surdité profonde bilatérale, congénitale ou acquise.
70.000 personnes atteintes de surdité
On compte un peu plus de 70 000 personnes atteintes de surdité profonde au niveau national. Il s’y ajoute chaque année entre 500 et 600 nouveaux cas. Tout en rendant un grand hommage au ministère de la Santé qui a dégagé 410 implants cochléaires pour l’année en cours le Pr. Zmirli a insisté sur l’importance du dépistage au niveau des maternités afin de mettre un terme à cet handicap. « Sur 600.000 naissances nous comptons 1 enfant atteint sur mille accouchements difficiles ».
Même s’il n’a pas atteint la vitesse de croisière, le centre Beni Messous va, à moyen terme, réaliser avec d’autres centres une bonne partie des 410 implants prévus par la tutelle.
Certaines wilayas comme Sétif, la deuxième du pays en nombre d’habitants et de personnes atteintes par un tel problème, seront prochainement dotées d’une structure similaire devant réaliser au moins 30 implants par an. Les personnels devant prendre en charge ces délicates opérations sont actuellement en formation. Mon équipe a, depuis 2003 (date de lancement du programme national), réalisé 40 implants. Pour la période 2007-2008, nous prévoyons 100 autres. Ce chiffre est très en deçà des besoins des 550 patients du service devant, hélas, prendre leur mal en patience. La commission nationale à la recherche de nouveaux centres en mesure d’effectuer ce genre d’actes chirurgicaux fait le maximum pour atteindre, à moyen terme, 500 implants à la charge d’une quinzaine de centres.
Ce programme de santé publique est pris en charge par le secteur public, sachant qu’un implant est lourd et coûteux à la fois. On doit savoir qu’un implant coûte 20 000 euros (2 millions de dinars). Néanmoins, le privé peut intervenir dans différentes phases de l’opération, en apportant son savoir-faire, son expérience et surtout sa compétence. Rien n’empêche le privé d’avoir une convention lui permettant d’intervenir dans certains domaines aussi bien chirurgicaux qu’orthophoniques. Je dois aussi souligner qu’on a tendance à dire que l’implant coûte cher. Soulager un handicap aussi lourd et pénible qu’une surdité profonde n’a pas de prix. Voir un enfant sourd de naissance, implanté suffisamment tôt, prononcer ses premiers mots, vaut tout l’or du monde.
L’implant qui traite pratiquement toutes les formes de surdité nécessite une équipe homogène, la motivation des parents, un environnement capable de dépister à temps la surdité ainsi qu’un long et soutenu travail de rééducation. Le ministre de la Santé a insisté à plusieurs occasions sur la prise en charge de l’étape après opération et le suivi du malade avant pendant et après l’intervention chirurgicale.
Sarah SOFI
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