Les greffes de donneurs vivants les plus fréquentes concernent le rein dont le taux de réussite dépasse 75% car elles présentent beaucoup d’avantages pour le receveur fonctionnant en général mieux et plus longtemps que les greffes de rein à partir de personnes décédées, a-t-il expliqué.
"Elles permettent en outre d’alléger ou de supprimer les pénibles séances d’hémodialyse", selon le professeur Si Ahmed qui a relevé, toutefois, quelques complications de la greffe à l’exemple du rejet de l’organe par le receveur en raison d’une "incompatibilité tissulaire", de l’infection "car en luttant contre le rejet, on diminue les capacités de défense de l’organisme contre les bactéries et les virus et parasites rendant ainsi le patient plus vulnérable".

"Si le patient décède malgré tous les efforts déployés, les médecins ne participent ni au prélèvement ni à la greffe d’organes, ils doivent d’abord déclarer la mort encéphalique (arrêt des fonctions du cerveau) avant de procéder à la récupération des organes, suite à la volonté du donneur et sa famille", signalé le Pr. Si Ahmed. Les organes sont attribués à partir d’une liste unique détenue par les services de santé en suivant la compatibilité entre le donneur et le receveur.

Le Dr. Mechnane, représentant du ministère des affaires religieuses, a indiqué dans sa conférence intitulée "la Chari’a et le don d’organes", que le don d’organes "est autorisé en Islam si le donneur est adulte, en bonne santé et qu’il prend la décision de faire don de son organe loin de toute pression et à condition que l’organe dont il fait don n’aura aucune conséquence sur son état de santé et ne présente aucun danger pour sa vie".

Par ailleurs, l’achat et la vente d’organes sont interdits par la loi et la Chari’a car, a-t-il dit, "le don est un acte bénévole et ne peut faire l’objet d’aucune compensation financière ou autre".
Concernant le don d’organes à partir de donneurs décédés, Chikh Mohamed El Mekarkab a indiqué, à ce propos, que "dans la mesure où l’on garde à l’esprit le respect de l’individu, l’islam favorise le don d’organe" soulignant qu’ "en plus celui qui réalise un tel acte à la récompense de Dieu dans la vie future".
Le secrétaire de l’association " Sidi El Kebir» de Blida a signalé, par ailleurs, qu’il y a actuellement 9000 malades atteints d’insuffisance rénale en Algérie dont 350 à Blida et 280 malades à Tipasa.

Le directeur général du CHU de Blida, M.Zabar Berabah, a indiqué, pour sa part, que son établissement a pu réaliser depuis 2003 à ce jour 29 transplantations rénales.
"Ces opérations ont été réalisées avec succès par un groupe de médecins algériens opérant au niveau du CHU de Blida", a-t-il dit précisant que le coût de ces opérations est de 1.650.000 DA contre dix millions de DA à l’étranger.

Par ailleurs, le corps médical polyvalent œuvre à améliorer les greffes rénales à partir de donneurs décédés d’autant plus que le CHU dispose d’un important institut national du rein dont la réception de cet organe est attendue pour l’année en cours.
Le corps médical et administratif du CHU déploie des efforts remarquables en vue de réaliser une première intervention portant sur la greffe du foie, prévue pour l’année en cours, a indiqué M. Berabah soulignant qu’une convention a été signée récemment entre l’hôpital "Paul Brousse" de Paris, spécialisé dans les greffes hépatiques et le CHU "Frantz Fanon" pour la formation de jeunes chirurgiens appelés à réaliser des greffes du foie.

Parmi les autres objectifs assignés à cette rencontre, il y a lieu de citer la formation de praticiens algériens pour une meilleure prise en charge de greffes d’organes en vue d’appliquer le programme initié par le ministère de la Santé, de la population et la réforme hospitalière visant la réduction du nombre des transferts à l’étranger ainsi que la sensibilisation de la population à faire don de leurs organes pour sauver des vies humaines.