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La Tribune | Algérie | 10/01/2008
D’emblée, le professeur Mourad Semraoui, chef de service endocrinologie au CPMC (Centre Pierre et Marie Curie), dira qu’il n’existe pas de statistiques fiables sur le nombre de personnes atteintes à l’échelle nationale, mais précisera que son service a pris en charge, à lui seul et pour la seule année 2007, 250 cas de cancers de la tyroïde, alors qu’il y a 25 ans de cela, «il y avait 12 cas seulement dans ce service, le seul du genre au niveau national», précise-t-il. Des chiffres qui témoignent de l’évolution de la maladie. Aujourd’hui, notre pays compte une dizaine de services d’endocrinologie, dont quatre à cinq dans la capitale. Ce professeur met en exergue la recrudescence des maladies thyroïdiennes et des cancers de la tyroïde.
Il faut savoir que les hormones thyroïdiennes sont fabriquées à partir d’un élément naturel, l’iode, que la glande thyroïde capte dans notre alimentation. Une alimentation équilibrée apporte environ 300 microgrammes d’iode par jour, ce qui est suffisant. Si l’iode est présente dans les algues, il faut savoir qu’elle l’est également dans le poisson, les crustacés, mais aussi le soja, les haricots verts et les laitages. Le sel de table que nous utilisons doit être également suffisamment iodé. Or, dans de nombreux cas, les normes indispensables ne sont pas respectées.
Ainsi, si les apports en iode sont insuffisants ou trop importants, la machine va se dérégler. Cet iode ne peut être stocké par l’organisme en grande quantité, c’est pourquoi des apports journaliers par l’alimentation doivent être respectés. Nos besoins en iode évoluent en fonction de l’âge et lors de situations particulières telles que la grossesse et l’allaitement. Les personnes les plus à risque de carence sont celles pour qui les besoins en iode sont les plus importants : les femmes enceintes ou celles qui allaitent. Les anomalies thyroïdiennes sont d’une grande diversité : certaines perturbent la fabrication des hormones et entraînent une hypo- ou une hyperthyroïdie, d’autres affectent la forme de la glande et on observera alors des nodules, des kystes ou un goitre, sans qu’il y ait nécessairement d’anomalies de la sécrétion hormonale. Certaines maladies entraîneront à la fois un dysfonctionnement hormonal et des altérations de la forme de la thyroïde et d’autres signes cliniques propres qui permettront d’orienter le médecin sur un diagnostic.
Il existe de nombreux examens très précis pour dépister et diagnostiquer les maladies de la thyroïde : observation clinique, palpation du cou, dosages des hormones thyroïdiennes, techniques d’imagerie médicale. Les spécialistes distinguent trois grands types de traitement du cancer de la thyroïde : la chirurgie, l’iode radioactif et l’hormonothérapie. Mais c’est bien la chirurgie qui constitue la principale prise en charge. Elle doit éradiquer la tumeur mais également éviter que le cancer se propage.
Les endocrinologues algériens disent qu’ils n’ont rien à envier au savoir-faire étranger dans ce domaine mais les moyens font cruellement défaut.
Il y a lieu de noter que ce congrès a été rehaussé par la participation du professeur Moulay Ben Miloud, père de l’endocrinologie en Algérie, qui a créé le premier service spécialisé dans ce domaine au CPMC en 1966.
Par Amel Bouakba
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