De nos jours, beaucoup de métiers provoquent le cancer. Les tumeurs malignes contractées dans le milieu professionnel sont responsables de près d’un demi-millier de décès par an rien qu’à Oran. C’est la conclusion d'une récente étude sur les facteurs qui augmentent le risque de développement du cancer en milieu professionnel.
Ceux-ci provoquent, en effet, deux fois plus de décès qu'il y a vingt ans, avec près de 400 cas recensés en 2005. Au départ, le Dr Benaïssa s’intéressait au rôle des cimenteries qui s’est avéré plus qu’édifiant. Les médecins constatent une sérieuse et constante progression de ce type de cancers à Oran.
Au moment où l’on déplore “une carence jusque-là constatée en statistiques et le manque de diagnostic sur ce type de cancers en Algérie, ce premier travail épidémiologique vient à point nommé pour permettre de connaître l’incidence de cette maladie. Les tumeurs du poumon viennent en tête pour les hommes qui travaillent, par exemple, dans des chantiers dangereux telles les cimenteries.

L’enquête a comparé l'activité professionnelle et les habitudes de vie de 180 personnes atteintes d'une tumeur et de 322 sujets indemnes. Parmi les facteurs de risque dans le milieu professionnel, l’amiante est le premier produit incriminé, selon cette enquête épidémiologique qui précise que dans un seul secteur sanitaire, il est recensé 36 cas de cancer à l’amiante entre 1998 et 2005 à Oran.
Beaucoup de professions exposent ainsi au cancer. Il s’agit par exemple du cancer bronchique ou pulmonaire. La lutte contre la maladie cancéreuse doit reposer avant tout sur un diagnostic précoce”, conseillent les médecins. Le manque de prévention dans les milieux professionnels contre ces cancers est l’un des problèmes soulevés par cette étude. Certains médecins du travail déplorent les vides juridiques en matière de prévention et le fait que le peu de textes existants restent inappliqués. Ils déplorent encore “l’absence de dépistage des facteurs de risque du cancer.”

Très peu d’études se sont jusque-là penchées sur l’incidence des cancers professionnels en Algérie. Même les médecins du travail se retrouvent désarmés face à cette situation. Car, quand bien même ces derniers effectuent des visites de routine au travail, la plupart des cancers se déclenchent souvent bien après la retraite. Il est à rappeler que 30 000 nouveaux cas de cancers sont enregistrés chaque année en Algérie. Le chiffre est appelé à connaître, selon les spécialistes, une forte progression dans les années à venir.

S. O.