Consultez les mentions légales (RCP) des médicaments disponibles dans votre pays
Médecine d'Afrique Noire
Consulter la revue
Médecine du Maghreb
Consulter la revue
Odonto-Stomatologie Tropicale
Consulter la revue
Restez informés : recevez, chaque jeudi, la lettre d'informations de Santé Maghreb.
Accueil > Santé Maghreb en Algérie > Revue de presse
El Watan | Algérie | 23/04/2006
Les wilayas concernées par cette campagne, qui s’étalera jusqu’au 4 mai, sont Alger, Blida, Boumerdès, Tipaza, Tizi Ouzou, Bouira, Médéa, Djelfa, Aïn Defla, Ouargla, Ghardaïa, Illizi, Tamanrasset et Laghouat, a-t-on précisé lors de la rencontre préparatoire qui s’est déroulée la semaine dernière à l’Institut de santé publique (INSP) à Alger. L’opération, qui sera supervisée par les directeurs de wilaya, ciblera les personnes âgées de 35 ans, a-t-on indiqué lors de cette rencontre.
Une opération similaire sera également menée à l’ouest et sud-Ouest le 3 juin prochain. Cette action sanitaire vise, selon ses initiateurs, à identifier le plus grand nombre de diabétiques et d’hypertendus méconnus chez la population à risque et aussi à identifier les obèses. L’objectif recherché par ce dépistage est de réduire l’incidence et la prévalence des complications liées au diabète, à l’hypertension artérielle (HTA) et à l’obésité, identifier les diabétiques méconnus et les pré-diabétiques, les hypertendus, sensibiliser et informer la population générale sur les risques du diabète, de l’HTA et de l’obésité et enfin soutenir la recherche scientifique.
Cette campagne constituera, en fait, un complément de données à toutes les mini-enquêtes réalisées sur ces pathologies dans différentes régions du pays. Les statistiques montrent finalement que la tendance est à la progression de ces maladies. Les dernières enquêtes menées par la Société algérienne d’hypertension artérielle (SAHA) et celle de l’OMS en coordination avec le ministère de la Santé convergent pratiquement vers les mêmes prévalences pour ce qui est du diabète et de l’hypertension.
Cette étude réalisée dans 2 wilayas-pilotes (Sétif et Mostaganem) chez des sujets âgés de 25 à 64 ans a montré une prévalence de 7,1%. Quant à l’incidence du diabète type I, elle varie de 8,1 à 11,9 pour 100 000 chez les jeunes de moins de 15 ans à Mostaganem. Elle est de 6,11 pour 100 000 chez les sujets de 15 à 29 ans à Sétif.
L’étude a également consacré un large chapitre aux différents facteurs de risque. La sédentarité ajoutée au manque d’exercice physique et une alimentation hypercalorique, grasse et sucrée sont les premiers facteurs incriminés. Mais le plus lourd facteur de risque reste l’obésité qualifiée par les praticiens de « source de toutes les maladies chroniques ».
L’enquête de l’Institut national de la santé publique (INSP) de 2004 montre que le diabète occupe la quatrième place dans les maladies chroniques non transmissibles (MNT). Les praticiens citent l’exemple des Touareg, chez qui le taux de prévalence pour la même tranche d’âge n’est que de 1,3% « ce qui conforte l’influence du mode de vie et de l’activité physique sur le développement de la maladie », avancent-ils.
Selon le professeur Mansour Brouri, coordinateur du comité médical de diabétologie pour la région Centre et chef de service de médecine interne au secteur sanitaire de Birtraria, le diabète pose un vrai problème de santé publique en raison des complications chroniques dominées par les maladies cardio-vasculaires, le pied diabétique, l’insuffisance rénale chronique et la rétinopathie. Le taux de prévalence nationale est situé entre 9 et 10%, soit 1,8 à 2 millions de diabétiques recensés actuellement, dont le 1/3 ignore leur maladie. La prévalence est encore plus importante dans certains pays du Golfe ou le taux est de 15 % à Bahrein, de 27 % en Arabie Saoudite et de 20,1% aux Emirats arabes unis (EAU), selon des statistiques officielles de 2003.
Les complications du diabète, poursuit-il, sont lourdes et coûteuses pour la sécurité sociale et impliquent une prise en charge sérieuse du malade, a-t-il expliqué. Parmi celles-ci, il y a lieu de noter, a-t-il ajouté, la rétinopathie (première cause de cécité chez le diabétique) et la néphropathie.
« Une moyenne de 400 000 diabétiques finissent en dialyse », a-t-il déclaré. A cela, il y a lieu d’ajouter qu’entre 500 000 et 600 000 diabétiques sont atteints de neuropathie et que le diabète multiplie par 2 les risques de maladies cardio-vasculaires (MCV) et par 3 le risque de l’AVC (accident vasculaire cérébral). D’après lui, 50 % des diabétiques développent dès le début une complication cardio-vasculaire et 75% des diabétiques décèdent de MCV.
Pour les projections futures, il estime que le taux de prévalence va plus que doubler en Algérie pour se situer vers 8%. En 2010, il y aura entre 2,5 à 3 millions de diabétiques dont 900 000 rétinopathes, entre 300 000 à 600 000 néphropathes, entre 750 000 à 900 000 neuropathes, 360 000 MCV et 150 000 AVC, a-t-il indiqué.
Djamila Kourta
APIDPM © Copyright 2000-2024 - Tous droits réservés. Site réalisé et développé par APIDPM Santé tropicale.