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El Moudjahid | Algérie | 02/12/2007
La présidente de l’association, le Dr Meksen Lynda, en ouvrant la séance, rappelle en paraphrasant de grands auteurs que la plus grande violence que l’on peut faire à un enfant autiste est de le laisser croupir dans son autisme. Pour la présidente de l’association, la fréquentation de ce type de de jeunes malades est très enrichissante.
Il faut donc les entourer de toute l’attention possible. Pour Mme Ould
Maddi, orthophoniste praticienne en pédopsychiatrie, chercheur à
l’université de Bouzaréah, les symptômes de l’autisme,
maladie qui se définit par des altérations graves du développement
dans la communication verbale et non verbale, les interactions sociales, les
comportements, intérêts et activités qui sont restreintes
et stéréotypés, apparaissent relève l’éminente
universitaire, avant l’âge de trois ans. Dans la majorité
des cas, le retard autistique accompagne un retard mental. Dans le cas contraire,
affirme l’oratrice, on parle d’autisme de haut niveau.
S’agissant des symptômes, ils se manifestent durant les trois premières
années de la vie de l’enfant, souligne l’oratrice. Ils sont
divers et varient d’un patient à l’autre, leur intensité
pouvant évoluer, notamment avec l’âge.
Il y a indifférence aux autres et réactions bizarres, des comportements répétitifs, un désintérêt pour les objets situés dans l’environnement de l’enfant ou leur utilisation non conventionnelle. Cela peut se manifester aussi par mutisme ou un langage inhabituel, la peur du changement.
Les outils du diagnostic sont décrits par l’oratrice comme se
trouvant au niveau du dépistage et l’organisation de tests.
Les causes sont situées par l’éminente universitaire dans
les anomalies cérébrales, les défauts du placenta, la génétique,
il peut y avoir aussi des causes chromosomiques. Pour l’oratrice, il n’existe
pas de traitement curatif de l’autisme, ce qui n’empêche pas
les traitements psychothérapeutiques en parallèle à une
prise en charge institutionnelle, éducative et pédagogique.
Il faut, selon les spécialistes, que l’intervention éducative
soit précoce, massive et structurée, autant que possible avant
l’âge de deux ans où ont été remarqués
les meilleurs résultats.
Intervenant à la suite de Mme Ould Maddi, c’est Mme Kacimi Chahinez, psychologue, orthophoniste et thérapeute de famille à l’hôpital Mahfoud Boucebci de Chéraga qui, dans le thème de la communication qu’elle a proposé «Celui de l’autisme et la communication, est-ce possible ?» a décrit avec beaucoup de précisions des cas vécus. Il s’agit d’extraits d’entretiens menés avec des parents qui sont venus consulter le service spécialisé pour leur enfant malade.
Pour l’oratrice, la demande de ces parents est commune, faire parler
l’enfant. L’éminente universitaire a fait état de
tests effectués auprès des enfants et de questionnements en direction
des parents.
Mme Kacimi constate, au travers de ces tests, qu’il faut rester attentif
et vigilant à tout ce que produisent ces enfants malades. Elle affirme
être toujours été confiante et a continué à
croire en leurs possibilités.
L’oratrice a eu à mener des séances d’orthophonie
en individuel sur un jeune sujet malade, inséré dans une dynamique
de groupe.
Comment est-il avec les autres enfants et personnels soignant, quels étaient
ses intérêts et ses moyens de communication.
Au fil des séances, l’orthophoniste a pu constater une évolution
dans le comportement.
L’intervention de M. Bensalem Smaïl a été consacrée
au point de vue religieux au regard de la protection due à ce type de
malades. La charia recommande la protection de ces jeunes sujets malades, les
entourer de toute l’affection qui leur est due, la dispense de soins.
La protection de la famille, la prise en charge en milieu de soins doivent
prendre en compte le seul intérêt de l’enfant.
L’orateur accorde à la recherche une large place dans son propos
qui va dans le sens d’une amélioration en termes de soins. L’éminent
orateur constate que la science a fait beaucoup de progrès dans ce sens.
Dans le débat, les participants sont revenus sur certains aspects soulevés
par les orateurs. C’est surtout les questions de prise en charge qui ont
été soulevées. Dans leurs réponses, les orateurs
ont reconnu que les moyens de prise en charge ne sont pas encore très
développés, alors que la demande, elle, ne cesse de croître.
C’est surtout au niveau d’Alger que se trouvent l’essentiel
de ces structures de soins, ce qui a amené certaines familles à
venir s’installer à Alger pour se rapprocher de celles-ci. Pour
les orateurs, la psychiatrie adulte diffère de la psychiatrie de l’enfant,
en réponse à une question dans ce sens. Un enfant reste, lui,
un sujet en évolution. Il est fait appel de plus en plus à la
psychologie motrice depuis quelques années.
S’agissant d’une question sur le dépistage, il fait partie du suivi et de la surveillance de l’enfant.
Intervenant dans le débat, la présidente de l’association des sages-femmes regrette que cette catégorie de l’encadrement de malades n’ait pas reçu de formation appropriée pour assurer une bonne prise en charge. A propos des structures d’accueil, les orateurs reconnaissent qu’il s’agit là d’un véritable parcours du combattant pour les parents. Les structures les plus importantes se trouvent au niveau de la capitale. Pour les orateurs, les professionnels en pédopsychiatrie sont les plus à même pour avoir le diagnostic. Il ne faut pas hésiter à aller au devant d’eux, suggèrent les orateurs, même s’il ne s’agit que de troubles de langage. Il faut se diriger vers les structures spécialisées.
A propos d’une question sur le rôle des médecins généralistes, ceux-ci sont sensibilisés à ce type prise en charge, relèvent les orateurs. La prise en charge de l’autisme est institutionnelle, disent-ils. Les structures restent rares en termes de prise en charge. C’est pour cela qu’on n’arrive pas à satisfaire toute la demande. On a besoin de bonnes volontés. Dans cet esprit, le mouvement associatif peut jouer un rôle important, c’est ce qu’entreprend l’association Besmet El Amel.
Suite à une question sur les liens entre l’autisme et la consanguinité, les orateurs notent qu’il n’a pas été prouvé qu’il y a un lien entre les deux phénomènes. Concernant l’âge à partir duquel il n’est plus possible de faire quelque chose pour les enfants malades, les orateurs relèvent qu’on ne peut fermer la porte à l’espoir. Il faut toujours œuvrer pour soulager les effets de la maladie. A une question sur la responsabilité des parents, ceux-ci sont les véritables décodeurs de leur enfant, a-t-il été estimé. Leur responsabilité est donc très grande. Pour les orateurs, le travail qui est effectué n’est pas sans résultats, en dépit de la modicité des moyens.
Les orateurs expriment le souhait de voir des association se regrouper en associations
chacune spécialisée dans la prise en charge d’un type de
maladies, qu’elle se rencontrent et initient des échanges d’expériences,
qu’elle s’écoutent.
Intervenant dans le débat, le directeur du bureau de l’UNICEF à
Alger, M. Raymond Janssen, réaffirme que travailler ensemble pour que
l’enfant handicapé ne soit pas exclu mérite toute notre
attention. S’adressant aux participants, spécialistes parents d’enfants
malades, mouvement associatif, il leur signifie tout le soutien que peut leur
apporter l’UNICEF. Nous sommes avec vous, dit-il.
Il rappelle qu’une convention internationale protège les droits des enfants. L’Algérie est signataire de cette convention. Elle a donc l’intention de l’appliquer, c’est un renforcement important des droits de l’enfant, un grand pas en avant. Le directeur du bureau de l’UNICEF a évoqué l’importance que prend la prévention, dans le cadre de la prise en charge des intérêts de l’enfant. A propos d’association, la présidente de Besmet El Amel propose que les associations travaillent en réseau pour la prise en charge des problèmes de leurs adhérents.
T. M. A.
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