Une rencontre qui sera parrainée par le ministre de la Santé et de la Population M. Amar Tou, qui est, lui-même, à l'origine d'un important programme national. Un programme qui, selon le conférencier, va s'atteler à la prise en charge, pour la première fois, du problème de la surdité dans ses trois phases : appareil, acte chirurgical et rééducation. «A l'heure actuelle on est à une vingtaine d'implants dans ce genre. Au CHU d'Annaba, il y a six mois de cela, nous avons procédé à des opérations qui ont permis la réalisation de 19 implants cochléaires sur 17 enfants âgés de 20 mois à 6 ans et 2 adultes. Les résultats sont magnifiques», nous a fait savoir le président de la Société algérienne d'ORL qui ajoute : «notre objectif c'est de faire entendre ceux qui n'entendent et faire parler ceux qui ne parlent pas. Nous allons encore plus loin pour mener une lutte sans merci, contre cette maladie par la mise en place d'un vaste programme de dépistage, issu du programme national qui permettra une évaluation de cette maladie et la manière de la traiter afin de diminuer la demande sur les implants dont le coût de l'appareil varie entre 30.000 et 2.500.000 DA pour les cochléaires, indispensables surtout pour les implants décidés en urgence et sur les bébés âgés d'un an.

Au CHUA d'Annaba, il a été enregistré 300 cas de surdité durant les 8 mois écoulés. Un chiffre qui ne risque pas de permettre une quelconque analyse, en l'absence de statistiques réels. «La demande d'implants est forte, elle concerne tous les âges, mais le classement se fera par priorité et par priorité nous entendons, commencer par les enfants âgés d'une année, pour que nous ayons devant nous, cinq années entières pour les conditionner à leur environnement et leur permettre une rentrée scolaire normale», a déclaré encore le Pr Saâïdia qui met l'accent beaucoup plus sur les actions de sensibilisation à la naissance, sachant que la maternité du CHU enregistre chaque année entre 12.000 et 14.000 naissances en plus de celles d'El-Bouni et des cliniques privées. Concernant l'appareillage, le professeur dira que ce domaine a connu un développement extraordinaire. Pour la sensibilisation afin de diminuer le risque, une équipe constituée d'ORL, de pédiatres, de gynécologues... est mise en place pour détecter les causes réelles de cette maladie qui pourrait provenir de mariages co-sanguins, de surdité héréditaire, de certaines maladies de la mère... Le dépistage et la sensibilisation demeurent, pour la Société algérienne d'ORL, des moyens nécessaires pour la lutte contre cet handicap, dont beaucoup de personnes malentendantes ou sourdes deviennent, à la longue, muettes.

Pour le Dr Mecibah, cette préoccupation est venue à point nommé. «Entendre et parler c'est l'essentiel de la vie», nous a-t-il fait savoir.

Par Hocine Kedadria