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El Moudjahid | Algérie | 07/11/2007
Selon la même source, au Maroc, la prévalence des troubles mentaux est de 48,9% et de 26,5% pour la dépression nerveuse. En Tunisie, la situation semble plus clémente avec des taux relativement bas : 6,1% pour la dépression nerveuse et 0,5 % pour la schizophrénie. En Egypte, la situation est similaire à celle du Maroc avec des taux élevés des maladies mentales 25% et 20 % pour la dépression nerveuse. Selon l'OMS, d'ici à 2010, la dépression nerveuse sera la deuxième cause d’incapacité après les maladies cardiovasculaires.
Les spécialistes ont expliqué ces taux élevés par l'insuffisance de personnel qualifié, notamment de psychiatres. A titre d'exemple, l'Egypte ne possède que 1000 psychiatres pour une population de 73 millions d'habitants soit 1 psychiatre pour 75.000 d'habitants. La Tunisie ne forme que 20 psychiatres par an et ne possède que deux psychiatres pour 10.000 habitants. De même pour le Maroc, qui n'a que 350 psychiatres. Au plan infrastructurel, les hôpitaux psychiatriques restent insuffisants avec, à titre d'exemple la Tunisie, 1 lit psychiatrique pour 10.000 habitants, soit 6% du total des lits et 1989 lits au Maroc au total, dont des villes avec 10 lits seulement. En Algérie, la situation n'est pas très différente, selon le professeur Kacha qui avance le chiffre de 5000 lits pour 500 psychiatres, soit un psychiatre pour 60.000 habitants. Selon des données fournies au congrès, les maladies mentales ne cessent d'augmenter en Algérie. On enregistre 150.000 cas de schizophrénie et, selon les recoupements hospitaliers, un Algérien sur dix souffre de traumatismes psychiatriques ou de dépression nerveuse.
"Des progrès ont été réalisés mais
beaucoup reste à faire, notamment dans la formation de spécialistes",
ont affirmé des praticiens. Le docteur Moussaoui (Maroc) a estimé
que les décideurs minimisent la santé mentale donnant, selon lui,
plus d'importance à la santé physique telle que la mortalité
maternelle et infantile, le cancer, les maladies cardiovasculaires.
"La santé mentale doit être au centre des préoccupations
des politiques car une mère souffrant de troubles psychiques aura des
conséquences très graves sur la santé de son enfant",
a-t-il dit. Il a en outre appelé ses confrères à ne pas
être "frileux" et voir les troubles mentaux comme "normaux",
à l'instar des autres pathologies chroniques telles que l'hypertension,
le diabète... "On ne peut pas vivre 70 ans et ne pas faire de crise
de panique, par exemple, au moins une fois dans sa vie", a-t-il estimé,
tout en appelant à lutter contre la stigmatisation des patients.
"Il ne faut pas avoir peur de la psychiatrie", a affirmé de son côté le docteur K. Tebbane (Tunisie) qui a prôné pour la spécialisation thématique de la recherche psychiatrique, en encourageant la création d'unités de recherche et utiliser au mieux ce qui existe et éviter les dépenses inutiles. "A présent, il est impératif de transformer les connaissances acquises en santé mentale par les praticiens en compétences", a-t-il dit. Le professeur Kacha, président de la Société algérienne de psychiatrie, organisatrice de la rencontre, a insisté sur la création d'une direction de santé mentale au niveau politique (ministériel) "susceptible de booster la législation sur les droits de santé des malades et le développement de la spécialité".
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