De nombreuses hypothèses ont été avancées quant à l’origine de la réapparition cyclique de cette maladie à El-Oued. Par exemple, l’utilisation des eaux destinées à l’irrigation dans la composition de la boisson dite «Legmi» (à base de sève de palmier) produite localement, l’eau du réseau public non javellisée et les communes touchées par la fièvre typhoïde sont accusées de négligence. Des sources médicales ont indiqué que le nombre des communes affectées par cette maladie s’élève à une dizaine : El-Oued, Guemmar, Mih Ouensa, Magrane, Robbah, Debila, Bayada, Trifaoui, Hassi Khalifa et Reghiba. Mais ce qu’il y a lieu de retenir reste le fait que s’il s’est avéré aujourd’hui que l’eau a été bel et bien javellisée, celle-ci représente toujours un danger pour la population. Nous croyons savoir en ce sens que les analyses de l’eau ont révélé que la concentration de javel est insuffisante pour permettre aux habitants de boire l’eau en toute sécurité. La concentration de l’eau de javel qui devrait normalement atteindre 12% n’était finalement que de 6%.

Nos sources nous informent que des échantillons d’eau potable ont été soumis à l’analyse, à savoir l’eau du réseau public et les quantités d’eau transportées chaque jour à bord des 500 camions-citernes qui font le déplacement à partir des wilayas limitrophes (Tébessa et Biskra) pour vendre cette eau à la population d’El-Oued. L’eau des puits de la région a été également analysée, ainsi que celle des châteaux d’eau. Des sources médicales ont indiqué que les conditions de stockage des eaux provenant des wilayas de Tébessa et de Biskra pourraient être l’agent causal de cette maladie. Elles n’écartent pas pour autant la possibilité que l’eau des châteaux d’eau soit insalubre. Nous apprenons que les autorités de la wilaya multiplient les mesures d’urgence pour endiguer l’évolution de la maladie, entre autres, la fermeture d’un grand nombre d’unités de stockage qui appartiennent à des privés, mais qui se révèlent vaines.

Par M. S. Boureni