C'est ce qu'ils avancent dans une lettre paraphée par tout le groupe et adressée au recteur de l'université de Constantine, l'interpellant et sollicitant son aide pour poursuivre leurs études dans leur spécialité. Après trois années d'études dans cette filière qui existe uniquement à l'université de Constantine, ils désirent faire le Master suivant les promesses que les responsables du secteur leur ont faites auparavant. « Effectivement, affirment-ils, le système LMD permet le passage automatique au Master; seulement, cette possibilité leur a été refusée. A l'échelle nationale, c'est le seul Master qui a été refusé pour des raisons qu'on ignore car les responsables avancent chaque fois un motif; ensuite, ils ont affirmé que le ministère ne veut pas donner d'agrément. Finalement, nous sommes sommés d'accepter une autre spécialité ou de rentrer chez nous ! ».

Selon les étudiants, la responsable de la filière immunologie est tombée gravement malade car elle n'avait pas supporté le fait qu'il n'y aurait pas de Master alors que, pendant les trois années d'études, elle n'a cessé de dire à ses étudiants le contraire.

Le fait notable est que ce groupe d'étudiants se trouve désemparé, ballotté entre les différentes structures de l'université, déçu et surtout en perte de confiance après que ces dernières lui eurent promis monts et merveilles. « On nous a proposé, disent-ils, des solutions intermédiaires consistant, la première, à s'inscrire dans un Master de biochimie, option immunologie, mais cette option a été annulée. Ensuite, on nous a dit de faire n'importe quelle spécialité à condition de refaire les unités fondamentales de la spécialité choisie en nous débrouillant seuls !. Or, cela ne nous arrange guère car, à la fin, nous serions moins performants que les étudiants qui ont fait la spécialité ».

Tout dernièrement et plus précisément le 22 octobre courant, selon les déclarations des étudiants, l'administration a tenu une réunion au niveau de la faculté de biologie pour tenter de trouver une solution au problème. Toutefois, ils ont pu s'informer de la teneur de la solution arrêtée, laquelle consisterait à les autoriser à faire les autres Masters de biochimie, microbiologie, mycologie et biotechnologie des végétaux, sans refaire les unités fondamentales de la licence. «Là encore, disent-ils, nous n'aurons aucune raison de pavoiser parce que le système LMD exige l'acquisition des unités fondamentales; et si on voit bien loin, cette solution nous lèse grandement, en ce sens que le diplôme que nous obtiendrions sera dévalorisé et déconsidéré à l'extérieur de nos frontières car, ne l'oublions pas, le système LMD a un caractère international».

En désespoir de cause et faute d'avoir trouvé une solution au niveau local, ce groupe d'étudiants souhaite la composition d'une commission nationale exceptionnelle pour trouver une solution à ce cas vraiment spécial.

Mais il semblerait que cette demande aurait peu de chance d'aboutir si l'on en juge par la réponse fournie par le vice-rectorat de l'université de Constantine. Ainsi, on apprend que c'est la conférence régionale des universités (il en existe une pour chaque région, est, ouest et centre) qui aurait refusé le dossier présenté par les responsables de la filière immunologie.

D'ailleurs, selon ces mêmes responsables de l'université de Constantine, ce n'est pas du tout un cas particulier puisque le problème concerne un nombre réduit de filières où les conditions pédagogiques et autres, pour la mise sur pied d'un Master, ne sont pas réunies et décision a été prise d'orienter les étudiants désireux de le faire vers une filière en rapport avec leur formation, notamment la biologie.

Par A. Mallem