Parmi les innovations qui ont figuré au programme des débats l’on relève l’hormothérapie, un concept récent introduit dans le jargon médical et qui signifie le traitement à l’hormone, a précisé le Pr Bouzid, avant de noter "l’importance cruciale du diagnostic précoce de la maladie afin de pouvoir la traiter avant qu’elle n’atteigne un stade critique". Associée aux méthodes traditionnelles de traitement, telles la chimiothérapie, la radiothérapie et la chirurgie, cette nouvelle technique de prise en charge des tumeurs malignes est à même de "doubler l’espérance de vie des patients et de multiplier les chances de guérison totale des personnes atteintes, notamment celles qui souffrent de cancer du sein, la maladie la plus fréquente en Algérie", a-t-il encore souligné dans son intervention inaugurale des travaux de ce congrès.

Dans cette perspective, le Pr Michel Marty, cancérologue au centre hospitalier universitaire Saint-Louis de Paris (France), a précisé à l’APS que le recours au traitement à "l’Herceptin" et à "l’Avastin", deux médicaments découverts il y a dix ans par un laboratoire américain et transformés récemment en anticorps, c’est-à-dire en protéines injectables, a "ouvert de nouvelles perspectives de guérison du cancer". Les expériences menées jusque-là sur des sujets humains ont permis de réduire de moitié l’angiogenèse de la tumeur ou, en d’autres termes, "multiplier par deux les chances de guérison et de doubler ainsi l’espérance de vie des malades", a indiqué le Pr Marty qui affiche un optimisme prononcé quant à l’amélioration probante de la survie des patients et leur guérison totale. "Sur un échantillon de 30.000 femmes atteintes de cancer du sein et traitées par ces nouveaux procédés thérapeutiques, associés à la chimiothérapie classique, les deux médicaments ont identifié un récepteur de la cellule tumorale, ce qui a permis de doubler les chances de venir à bout de cette maladie et réaliser un taux de guérison de 50 pour cent ", a affirmé ce spécialiste qui fait partie du groupe des huit experts français qui participent à ces assises médicales.

Le test a également été pratiqué sur trois cas de tumeurs très évoluées chez des femmes avant l’intervention chirurgicale, permettant d’établir que la jonction des deux anticorps a permis de "réduire de moitié la progression de la maladie et de doubler l’espoir de vie des patients tout en diminuant de 30 pour cent la nécessité de recourir à l’ablation des seins", a encore expliqué le Pr Marty dans sa communication sur "les thérapeutiques ciblées dans le cancer du sein". Actuellement, le traitement à l’"Herceptin" est pratiqué en Algérie »en attendant la disponibilité d’ici peu, de l’Avastin qui est indiqué en traitement de première ligne chez les patients atteints de cancer colorectal métastatique en association à une chimiothérapie intraveineuse", a conclu le cancérologue français. Le programme de cette rencontre prévoit une cinquantaine d’autres communications, ainsi que des tables rondes et l’exposition de posters sur des sujets relatifs au thème central du séminaire, relève-t-on lors de ces assises scientifiques officiellement ouvertes en présence des autorités de la wilaya.