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El Moudjahid | Algérie | 06/04/2006
"Cette rencontre scientifique devrait donner à réfléchir à toutes les personnes qui ont la prétention de doter le pays d’un plan national contre le cancer sans un véritable débat avec toutes les parties concernées, médecins, institutions, y compris les associations de malades et la société civiles", a affirmé le Dr. Ameur.
Pour ce chirurgien au CHU Mustapha Bacha, l’implication de toutes les forces représente "le seul gage de réussite d’un plan national de lutte contre le cancer".
"Dès le début du processus de mise en place du plan de lutte contre le cancer, il faut des actions consensuelles de tous les participants à la prise en charge du cancer, y compris ceux qui agissent en amont", a-t-il ajouté.
Allant dans ce sens, le Pr. Berrabah Yahia, du CHU d’Oran, a estimé que le "gros problème qui se pose en Algérie est l’insuffisance de la prévention".
L’efficacité d’une prise en charge repose sur le soutien des politiques, un budget financier conséquent et une conception homogène des praticiens, a-t-il estimé. Selon ce professeur, le politique "n’injecte pas les textes nécessaires pour la prévention et le juridique rechigne à appliquer le peu de textes existants". "Résultat, a-t-il poursuivi, le tabac, première cause de cancer en Algérie continue à faire des ravages au sein de la population".
"Le tabac qui était l’apanage des hommes, se +féminise+, beaucoup de femmes fument, ce qui fait craindre une flambée du cancer des poumons chez la femme d’ici 10 à 15 ans", a-t-il averti.
Il a par ailleurs déploré l’absence de politique de dépistage des facteurs à risque du cancer, en précisant que les praticiens ne vont pas vers le malade mais c’est "l’inverse qui se passe et c’est déjà trop tard".
"Le malade une fois qu’il arrive chez le médecin, son cancer est déjà à un stade avancé, il est donc impossible de le sauver", a-t-il regretté.
Pour le Pr. Omar Saighi, du secteur sanitaire de Blida, le cancer est sous-diagnostiqué, mal cerné, surtout dans le milieu professionnel.
Il existe un manque flagrant sur l’incidence des cancers professionnels en Algérie. Les registres recensant les malades atteints de cancer, ne font pas ressortir la prévalence des cancers dans le milieu professionnel, a-t-il regretté.
Or cette caractéristique, ne peut être mise à jour que par le médecin du travail par des visites régulières dans les usines et les chantiers de construction, et les cimenteries, a-t-il souligné.
Parmi les facteurs de risque dans le milieu professionnel, l’amiante est le premier produit incriminé, selon ce praticien.
Rien que dans son secteur sanitaire, il est recensé 96 cas de cancer à l’amiante entre 1998 et 2005.
Le cancer par ses multiples répercussions socio-économiques en fait un problème de santé publique, a affirmé de son coté, le Pr. Graba, conseiller au ministère du Travail et de la sécurité sociale. La prévalence du cancer a connu une évolution rapide en Algérie et le coût de sa prise en charge est de plus en plus élevé, a-t-il dit, rappelant qu’il est enregistré annuellement entre 250.000 à 300.000 nouveaux cas de cancer dont 1200 nouveaux cas du col de l’utérus par an.
Le représentant de l’OMS Noureddine Dekkar, a pour sa part estimé que »beaucoup de choses ont été faites" dans le cadre de la lutte contre le cancer en Algérie depuis 1980.
Un premier travail épidémiologique a permis de connaître l’incidence des principaux cancers en Algérie, tels que, par ordre croissant, le cancer du sein, du col de l’utérus, pour la femme et les cancers du poumon, de l’estomac et de la vessie chez les hommes. Dans ce cadre, il a été établi des registres régionaux (12) du cancer permettant une visualisation de cette maladie à travers le territoire national.
Toutefois, a-t-il fait remarquer, l’absence de plan national de lutte contre le cancer pénalise lourdement les efforts déployés depuis des décennies.
"On n’a toujours pas réussi à diminuer le nombre de cancers, ni à guérir les malades du cancer, et encore moins à traiter la douleur des malades au stade final", a également indiqué M. Dekkar.
Pour ce professeur en épidémiologique, en adoptant une véritable politique de prévention, il est très possible de réduire de 8.000 à 9.000 le nombre de cas des cancers en Algérie.
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