En effet, depuis 1992, seuls les malades déclarés font l’objet d’une surveillance épidémiologique. Or, dans le même temps, grâce à l’intervention de Anis, des progrès ont été fort heureusement réalisés dans l’allongement de la latence entre séropositivité et apparition de la maladie. Paradoxalement, ces progrès entraînent un retard dans la surveillance de l’évolution de l’infection et le suivi des différents groupes de transmission », indique une source proche du service infectieux de l’hôpital Dorban. C’est justement là qu’intervient l’association Anis qui fournit des données indispensables sur les nouveaux séropositifs. « D’où l’intensification de la lutte avec l’affinement et le renforcement locaux des mesures de prévention, seul outil », précise Aniss, disponible à ce jour pour lutter contre le virus.

L’efficacité d’Aniss, seul dispositif local agréé de lutte contre ce terrible fléau, l’efficacité de cette association repose sur la participation de ses membres dans l’élaboration de toute politique de lutte où laboratoires et praticiens sont sollicités. Le principe d’Anis garantit l’anonymat du patient et le strict respect du secret médical. Pour mener à bien une telle opération de sensibilisation, Anis intensifie ses sorties sur le terrain, particulièrement en période estivale. Rien ne dit que dans sa démarche, Anis prend langue avec les prescripteurs susceptibles d’accueillir des patients séropositifs, les laboratoires publics et privés d’analyse. Mais tout indique que la participation de l’ensemble des acteurs concernés est active.

Ils sont les garants de l’exhaustivité et de la qualité du système d’information locale et, prochainement, national avec la création du réseau national, pour améliorer les connaissances épidémiologiques dans ce domaine. Mieux cerner l’ampleur du phénomène à travers le temps et surtout, limiter les facteurs de risque grâce à une information et une sensibilisation des groupes les plus exposés, tel est bien l’esprit qui préside à la démarche des membres d’Anis. Une démarche qui semble faire l’objet d’un large consensus auprès de l’ensemble des intervenants, y compris le ministère de la Santé et de la Population. La vigilance de tout instant prévalant durant l’année s’est accentuée avec l’ouverture de la saison. La prise de conscience d’une large frange de la population juvénile sur cette maladie est réelle. Elle a été relevée par Anis.

N. Benouaret