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Revue de presse

90 minutes dans la clinique chirurgicale infantile

Le quotidien d'Oran | Algérie | 19/06/2007

Treize heures et demie tapantes, l'entrée principale du CHU d'Oran s'ouvre et des dizaines de visiteurs se bousculent pour pénétrer dans l'enceinte de l'établissement. Parmi cette foule, nombreuses sont ces mères qui viennent voir leurs enfants hospitalisés à la clinique chirurgicale infantile (CCI). A l'intérieur de ce service, situé à proximité de la maternité et des urgences infantiles, les chambres contenant généralement trois enfants malades sont déjà envahies par des dizaines de visiteurs. Mais ce sont les mères qui s'affairent pour s'enquérir de l'état de leur progéniture.

A l'unanimité, elles nous confirment que la prise en charge médicale et paramédicale se fait d'une manière satisfaisante et tiennent à féliciter le personnel en place. Seulement, le seul bémol reste les aspects liés à l'hygiène corporelle des enfants hospitalisés. A ce sujet, une fois les mères parties, les enfants malades sont livrés à eux-mêmes et ce sont paradoxalement les malades qui se prennent en charge mutuellement. D'une façon spontanée, une forme de solidarité naît entre ces chérubins, contraints d'accepter ce nouveau milieu en remplacement de la coquille familiale et ce n'est nullement les 90 minutes que dure la visite quotidienne qui peut être une compensation. Un jeune malade, mais mobile, devient après le départ des parents le véritable surveillant de ses petits camarades.

Il dit s'occuper de tout. De l'accompagnement aux sanitaires, aux petits services sur place. Lui, il n'est pas d'Oran et ses parents ne lui rendent visite qu'une fois par semaine. Questionné sur les repas, il sourira avant de nous confier que «la nourriture laisse pleinement à désirer et si ce n'était le partage qu'on se fait avec les malades quotidiennement visités, on risque d'être affamés». Une réalité amère ? En dépit du fait qu'on a avancé en grandes pompes que le couffin devait être strictement interdit à l'hôpital d'Oran. Mais rien de cela n'y fit. Pire encore, le petit garde-malade, malgré lui, nous confiera que les malades sont servis de la même façon, c'est à dire que c'est le même repas pour tous, il n'y a aucune spécificité.

Une mère s'indignera en nous apprenant que, lors d'une visite, elle a trouvé son enfant dans un état hygiénique lamentable. Hors d'elle, elle demandera de rester auprès de son enfant, mais un niet catégorique lui a été signifié. Tout en acceptant la réglementation qui interdit formellement la présence en dehors des visites quotidiennes de personnes étrangères dans les services hospitaliers, les parents rencontrés revendiquent une meilleure prise en charge d'accompagnement à la thérapie, car elles vont de paire. Une autre mère de famille nous posera le problème de l'absence de psychologue au sein de cette structure qui accueille des malades en provenance d'autres wilayas de l'intérieur. «Un petit garçon, victime d'un accident qui lui a valu l'amputation des deux membres inférieurs a obligatoirement besoin d'une prise en charge psychologique, un volet déterminant pour la guérison», nous dira un parent visiblement déprimé.

En somme, pour une si belle structure et qui n'a rien à envier aux cliniques privées même sur le plan hygiène et une présence très remarquée d'un personnel médical et paramédical de qualité, la question de la garde-malade nécessite un traitement d'exception.

En revanche, certaines sources hospitalières avancent que cette expérience a été déjà tentée par le passé et a eu des effets contraires à ce qui était attendu. A signaler que le seul service où la garde-malade est tolérée reste les urgences infantiles. Dans le passé, cette pratique était courante, mais l'apparition de certaines pratiques négatives ont amené les gestionnaires de l'hôpital à l'interdire formellement. Mais, les mêmes interlocuteurs estiment qu'une solution médiane est possible et réside dans le recrutement d'un personnel spécialisé dans cette prise en charge d'accompagnement.

Par S.Chalal

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