Face à cette pénurie, le personnel, avenant et d'une grande compétence, de l'avis de tous, essayaient tant bien que mal de fournir des substituts médicamenteux pour ne pas laisser ces malades face à l'angoisse du manque. Ces derniers, de modeste condition, jeunes, vieux et femmes, qui pour la plupart doivent suivre le traitement en post-cure pour ne pas rechuter attendent le précieux médicament qui va les tranquilliser pour un temps. Les infirmiers psychiatriques, souvent dépassés par le flot incessant des demandeurs, exercent dans des conditions difficiles. Ils doivent, de ce fait, s'investir corps et âme pour écouter les incessantes complaintes des malades et d'apaiser l'angoisse de leurs proches. Un parent rencontré, visiblement exténué par la maladie de son fils, nous dira avoir été jusqu'à Tiaret et Relizane pour ramener le fameux médicament à administrer chaque mois par injection pour garder le patient lucide. Il dira que sa satisfaction est immense de l'avoir trouvé au niveau du dispensaire psychiatrique. Pour les patients, affiliés à la sécurité sociale, ils peuvent se faire délivrer la carte de gratuité de soins qui leur permettra de se fournir en Ziprexa auprès des officines. Coûtant extrêmement cher, ce médicament n'est pas à la portée des plus pauvres, comme ceux qui viennent demander leur petite «rente» auprès du dispensaire psychiatrique.

Par T. Lakhal