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Revue de presse

En prévision de l’enquête sur les hépatites B et C parmi la population des dialysés, les spécialistes se concertent

El Moudjahid | Algérie | 02/06/2007

Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière lancera le 9 juin une étude dans les régions du centre et du sud-ouest sur le taux d’atteinte d’hépatite virale B et C chez les insuffisants rénaux. Le sous-directeur au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le docteur Youssef Tarfani, a indiqué à l’occasion d’une rencontre hier sur ce sujet que l’objectif principal de cette étude est de "déterminer le taux d’atteinte d’hépatite virale dans chaque wilaya et centre de santé dans les secteurs public et privé".

L’étude vise également, selon le docteur Tarfani, à "prémunir de cette affection, les personnes atteintes d’insuffisance rénale et figurant sur la liste des candidats, en liste d’attente, à une greffe rénale».
Le docteur Ghania Merbout, sous directrice chargée des maladies transmissibles et de l’hygiène de l’environnement, a souligné que "cette étude, première en son genre, intervient dans le cadre du programme national de lutte contre l’hépatite virale B et C 2005-2009".

Cette opération, a-t-elle ajouté, ciblera dans un premier temps les insuffisants rénaux qui restent les plus exposés au risque de contamination en raison du processus d’hémodialyse qu’ils suivent.
L’enquête, a-t-elle encore précisé, touchera les quatre coins du pays dans un deuxième temps. Elle touchera en outre 150 centres d’hémodialyse relevant des secteurs public et privé, soit 10.000 insuffisants rénaux dont la majorité attendent une greffe rénale.

Le président de la commission nationale de lutte contre les maladies nosocomiales, le professeur Abdelkrim Soukhal, a pour sa part souligné l’importance de cette enquête pour recenser les cas d’atteintes d’hépatite virale parmi les insuffisants rénaux.
Le professeur Abdelkrim a rappelé, sur la base de statistiques hospitalières, que "le taux d’atteinte de l’hépatite virale C est estimé à 1% chez les donneurs de sang alors que l’hépatite B oscille entre 2 et 3% chez la même catégorie".

Les hépatites B et C constituent un véritable problème de santé publique. Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière estime, en effet, le taux de prévalence de ces deux infections à respectivement 3 et 2%, soit près d’un millions de personnes touchées par le virus. Parmi, ceux-là, toujours selon le ministère de tutelle, 10% environ passent à la chronicité et 5% se développent en cancer. Au plan financier, ces maladies ont un coût très élevé, si l’on sait que le traitement de l’hépatite B revient à 30 millions de centimes par an et par patient. La prise en charge de l’hépatite C avoisine, quant à elle, les 140 millions de centimes par malade annuellement.

Il n’existe pas en Algérie des statistiques concernant le nombre de personnes atteintes de ces maladies, cependant, des enquêtes nationales réalisées par l’Institut Pasteur et l’OMS en 1998, a démontré que le taux de prévalence se situait autour de 2,15% pour l’hépatite B. Cinq ans après, une autre enquêtée nationale, réalisée par les mêmes organismes, fait ressortir une prévalence de 0,35% de l’hépatite C, soit des estimations de l’ordre de 645.000 porteurs chroniques de l’hépatite B et 105.000 autres porteurs de l’hépatite C, à partir de donneurs de sang. En fait, le séminaire organisé, hier, par le ministère de la Santé de la Réforme hospitalière, à l’Institut Pasteur de Sidi-Fredj, s’inscrit dans le cadre de l’enquête que prévoit de lancer le ministère le 9 juin prochain au centre du pays et au sud-ouest pour dépister les hépatites B et C parmi la population des dialysés au niveau des structures de dialyse publiques et privées et dont le nombre est estimé à près de 10.000 malades.

Selon les Dr Merbout et Terfani, respectivement sous-directrice des maladies transmissibles et de l’hygiène du milieu et sous-directeur chargé de la prévention, l’étude en question intervient dans le cadre de l’enquête initiée en 2005 et qui se poursuivra jusqu’en 2009 qui permettra de connaître le statut sérologique de ces patients, candidats à la transplantation rénale, avant de poursuivre que trois autres regroupement auront lieu, dans le même contexte, pour faire le point de situation de ces infections.

Au cours de cette rencontre qui a réuni des spécialistes du centre et sud-ouest, l’on reviendra sur la seule étude réalisée par le ministère sur les maladies, en juin 2005, qui a concerné 3 wilayas cibles et 3 autres limitrophes de l’est du pays, ayant touché 6.027 personnes qui ont fait l’objet de traumatisme. En effet, le Pr Soukhal, chef de service de la médecine préventive de Beni Messous et président de la Commission de lutte contre les infections nosocomiales, précisera que dans 42,8% des cas enquêtés, les soins dentaires constituent un facteur de risque contre 7,1% ayant des antécédents familiaux, pour l’hépatite B. Pour l’hépatite C, l’on trouvera sur les 200 personnes porteuses du virus toujours des facteurs de risque de l’ordre de 63,5% pour les soins dentaires et 2,7% pour le partage familial, le risque de contamination par la scarification (el-hidjama) est de 5,14%.

Au total, la prévalence de l’hépatite B au niveau des wilayas citées est de 1,4% et 3,4% pour l’hépatite C.
Des instructions ont été données lors de ce séminaire pour mieux cibler cette population.
Pour rappel, l’hépatite B touche près de 300 millions de personnes dans le monde, entraînant 250.000 décès. L’hépatite C concerne 2 millions de personnes et provoque 260.000 décès.

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