Les communications de ces éminents pionniers de l’implant cochléaire ont fait l’objet d’une attention particulière et intéressée des participants boostés par les découvertes les plus récentes en matière d’ORL. Les affections inflammatoires, infectieuses et tumorales de l’oreille et leur prise en charge médicale et surtout chirurgicale sont les principaux thèmes de cette manifestation scientifique organisée conjointement par la clinique Mahabi de Sétif et l’Anol (Association nationale des ORL libéraux). « L’oreille, un organe de sens et d’équilibre, est très exposée à des complications graves tels l’abcès du cerveau et de la méningite. Elle nécessite une prise en charge adéquate, délicate le plus souvent.

Ce conclave est une opportunité pour les praticiens français et maghrébins de dresser un tableau sur la prise en charge de cet organe et de la surdité notamment », souligne le Dr Mahdjoubi. Les praticiens ont été conviés à des séances de chirurgie otologique retransmises en live, à partir des salles opératoires de la clinique précitée. Ces actes dirigés par des équipes françaises ont permis aux praticiens de s’initier aux techniques les plus récentes de la chirurgie de l’oreille moyenne et interne. Le clou de cette manifestation scientifique est « l’implant cochléaire », cette invention qui permet de rendre l’ouïe à un sourd.

A cet effet, le professeur Bébéar, ayant réalisé jusque-là 180 implants et formé de nombreux praticiens algériens et étrangers a, à travers son allocution ayant pour thème : « La technique ouverte en otologie, techniques et indications 2007 », éclairé en de nombreux points l’assistance ayant en outre trouvé très instructives les interventions des professeurs Selmane « l’oto-endoscopie : aspect diagnostic et thérapeutique » et « l’Aplasie mineure » de Denoyelle. En dépit du retard enregistré par rapport aux Tunisiens, ne réalisant depuis 1999 que 5 à 10 implants par an, le ministère de la Santé met le paquet depuis un certain temps.

Quatre mille implants sont au programme des différentes structures devant prendre le relais du service ORL de Mustapha Bacha ne pouvant à lui seul répondre à une liste d’attente de 550 patients. Et, afin de lutter précocement contre ce handicap, le docteur Mahgoune précise : « La déficience auditive permanente chez l’enfant touche un nouveau-né environ sur 100 naissances. Si on ne dépiste pas systématiquement, il y a un retard significatif dans la détection, le diagnostic et la prise en charge. Pour atténuer les affres de ce problème de santé publique, le dépistage doit être universel », conclut le spécialiste.

Kamel Beniaiche