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Revue de presse

Débat autour des maladies digestives et nutritionnelles de l’enfant

La Tribune | Algérie | 26/05/2007

C’est sous le thème «Maladies digestives et nutritionnelles de l’enfant» que Constantine accueillera, les 30 et 31 mai, au sein de la faculté de médecine, les deuxièmes rencontres internationales de pédiatrie, organisées par le service de pédiatrie de l’hôpital du Mansourah en collaboration avec la faculté de médecine de l’université Mentouri de Constantine. Tout cela sous le haut patronage du wali de Constantine. Des éminences médicales nationales et étrangères parmi lesquelles les Pr Lagardère et Grangaud seront présentes à ce rendez-vous qui se tient, comme son intitulé générique le souligne, pour la deuxième fois. Conférence-débat, communications orales, posters et symposium y sont prévus.

Le Pr H. Allas, président de cette manifestation et cheville ouvrière au niveau de l’organisation, nous dira en substance : «Il est indéniable qu’au-delà de quelques différences liées à notre pratique médicale et des spécificités de l’environnement socioculturel de part et d’autre de la Méditerranée, c’est assurément le souci primordial de veiller à la santé et à l’épanouissement de l’enfant qui nous a amenés à organiser une telle rencontre».
Le thème retenu, pour cette fois-ci, pathologie digestive et nutritionnelle, a le mérite d’intéresser de nombreux praticiens et il n’y a aucun doute, compte tenu de la valeur et de la qualité des intervenants nationaux et étrangers attendus, que les connaissances en ce domaine en seront particulièrement actualisées et raffermies. Enchaînant, notre interlocuteur ajoutera que «les communications orales étant trop nombreuses pour être toutes retenues, nous invitons les participants à découvrir et à apprécier les posters qui témoignent, avec la même vitalité, des différentes approches de notre spécialité. Nous laisserons par voie de conséquence à chacun des participants et personnes présentes de poser leurs questions aux intervenants. Les communications sont également conçues pour faciliter ce dialogue et tous les sujets peuvent y être évoqués afin de faciliter les échanges sur un thème donné.»

Dans sa lettre à celui qui présidera ces rencontres, le Pr Lagardère soulignera : «Que de progrès en trente ans !»

Un chiffre démonstratif en témoigne : l’espérance de vie à la naissance, en Algérie, a gagné plus de seize années, passant de 55 ans dans les années soixante-dix à plus de soixante et onze ans actuellement. Mais la situation nutritionnelle des moins de cinq ans, même si elle s'est bien améliorée, reste préoccupante avec de grandes différences entre Nord et Sud, villes et campagnes. Et le «surpoids», sinon l’obésité infantile apparaît non seulement en milieu urbain, mais aussi en milieu rural.

Le Pr Lagardère ajoute dans sa lettre : «C’est pourquoi les maladies nutritionnelles et les maladies digestives, qui nouent entre elles d’étroites relations, ont été choisies comme thème majeur de ces rencontres.»
Pour la conclure par un message d’amour aux enfants : «Constantine ne pouvait pas offrir de plus beau cadeau aux enfants à qui cette journée est internationalement consacrée.»

Quant au Pr Grangaud, il estime que «lorsqu’on parcourt le programme de cette journée, on est impressionné par le nombre des intervenants et cela nous renvoie forcément à plus de quarante ans en arrière, à un moment où la pédiatrie algérienne naissait en s’appuyant sur ses deux piliers fondateurs, Mme le professeur A. Benallegue et le professeur Khati. Enfin, les thèmes qui seront abordés lors de cette journée illustrent bien l’évolution des idées dans le domaine de la pédiatrie, et les défis auxquels nous nous trouvons aujourd’hui confrontés. A l’instar de ce qui s’est passé dans d’autres pays, nous sommes obligés d’accepter une nécessaire spécialisation, tout en ne perdant pas de vue que l’enfant constitue un tout qui ne saurait être écartelé au nom de l’impérialisme de discipline».
C’est donc là un programme très riche auquel participeront les services de pédiatrie de Constantine, d’Annaba, de Sétif, de Batna, de Mila, mais aussi d’Alger, Oran, Tlemcen, Blida, des pédiatres privés, et les universitaires spécialisés de grands hôpitaux parisiens.

Confirmant les propos tenus par les deux éminences dans leur lettre aux rencontres, le Pr Allas dira sa satisfaction quant «aux énormes progrès enregistrés en PMI dans notre pays, mais également à ceux (progrès) qui ont été apportés aux différents laits infantiles, lesquels, aujourd’hui, ont donné un nouveau visage à la prise en charge de l’enfant. Ces laits sont parfaitement enrichis et s’ils ne remplacent pas évidemment le lait maternel, bien que peu de femmes en Algérie allaitent leur enfant, il n’empêche qu’ils s’y rapprochent très certainement tant ils sont adaptés aux besoins réels de ce dernier. Nous pouvons affirmer que même s’il n’est pas élevé strictement au sein maternel, les produits actuellement sur le marché permettent une évolution et un épanouissement normaux du nourrisson jusqu’à l’âge de son sevrage».

En fait, le problème qui se s'est posé ces dernières années serait dû à la poursuite de l’allaitement de l’enfant. Selon une enquête qu’il aurait réalisée en cinq ans, le Pr Allas aurait constaté que jusqu’à l’âge de 3 mois, l’enfant est élevé au sein à hauteur de 78%. Or, cette moyenne tombe à moins de 20% après le trimestre. Bien entendu, tout cela est mis sur le compte d’une forme de modernité, de l’accaparement de la mère travailleuse. Ce sont là, entre autres, les facteurs essentiels de l’abandon de l’allaitement. Toutefois, comparativement aux années précédentes, cet abandon ne poserait plus réellement de problème eu égard à la présence de produits supplémentaires de substitution quasi parfaits. Le Pr Allas précisera qu’«un sevrage prématuré et total aura forcément des conséquences négatives sur le développement mental et physique du nourrisson».

Les rencontres sont sponsorisées par différents laboratoires, la faculté de médecine, l’EHS Sidi Mabrouk.
Enfin, la proximité de la Journée internationale de l’enfance a conduit les organisateurs à préparer une fête au profit des enfants de l’hôpital de Mansourah. Cette fête sera, selon les propos du Pr Allas, «quelque chose de magique et de grandiose en même temps».

Par A. Lemili

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