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L'expression dz | Algérie | 25/01/2023
Les médecines, dites parallèles, auront leur cadre juridique en Algérie. C'est ce qui ressort du Séminaire national sur les médecines complémentaires, organisé, ce mardi, à Alger. En effet, les préparatifs battent leur plein en vue de mettre en place un cadre juridique, pour encadrer ces modes de thérapies et les extirper de la clandestinité.
A en croire de nombreux experts présents à ce séminaire chapeauté par le Conseil national économique, social et environnemental Cnese, l'Algérie demeure l'un des rares pays en Afrique à ne pas disposer d'un arsenal juridique à même de réglementer ce créneau, pourtant riche en possibilités.
La Commission de santé et démographie des régions Cnese, présidée par le professeur Khiati, est derrière l'organisation de cet évènement portant sur ce sujet sensible, mais bien réel en Algérie, la médecine complémentaire.
Les intervenants qui se sont relayés au pupitre ont abordé plusieurs axes, notamment la problématique liée à l'absence de textes de lois régissant les pratiques dans ce domaine. «Le vide juridique est criard», a-t-on soutenu à ce titre. «L'absence de lois rend difficile toute codification liée à la pratique de spécialités relevant de la médecine complémentaire comme l'apithérapie (soins par le miel) l'aromathérapie, ou la fameuse hidjama...»a-t-on indiqué.
Les orateurs ont surtout appelé à réaliser une étude approfondie de ce secteur qui manque cruellement de statistiques, d'analyses et de données suffisantes qui permettraient de le cerner et de lever le voile sur son fonctionnement.
Selon le professeur Khiati plus de35 catégories de médecines complémentaires existentent alors que les variantes atteignent le nombre de 400 à travers le monde, selon l'OMS.
« Ils sont plus de 30 000 «praticiens» dans ce domaine en Algérie et le potentiel est énorme puisque nous entendons augmenter à ce nombre à 100 000 pour développer ce marché, lequel est susceptible de drainer d'importants gains financiers, surtout que l'Algérie est riche d'un parterre botanique, de ressources thermales, dont 6500 plantes médicinales et 300 stations thermales. Le miel à lui seul peut générer 10 000 postes d'emploi pour les besoins de l'apithérapie », explique le professeur Khiati, en poursuivant: « Il ne tient qu'à nous d'offrir le cadre juridique pour l'exercice de ces différentes spécialités et d'offrir des formations académiques aux médecins et aux paramédicaux afin de procurer aux citoyens des soins en toute sécurité et en toute transparence.»
Le professeur Khiati estime, par ailleurs, que les médecines complémentaires constituent, aujourd'hui, une richesse énorme pour le pays car pouvant pourvoir 300 000 emplois à court terme, à condition d'organiser et de sécuriser les pratiques dans ce domaine. La formation, souligne- t-il, donnera la possibilité aux blouses blanches d'exercer dans des cabinets et dans les hôpitaux, citant au passage l'exemple de l'acupuncture qui a droit de cité à l'hôpital de Ben Aknoun, à Alger, ou encore l'hydrothérapie dans certains centres publics comme le centre de thalassothérapie.
« Du moment que ces pratiques ont lieu dans la clandestinité, on ne sait pas qui fait quoi. La hidjama est pratiquée par des coiffeurs et quelques médecins. Idem pour la phytothérapie puisque quiconque peut s'improviser vendeur de plantes médicinales sans pour autant avoir bénéficié d'une formation médicale adéquate », conclut le professeur Khiati. L'Algérie accuse un grand retard sur le plan de l'organisation et de la régence de ce secteur sensible. Elle est l'un des rares pays en Afrique à ne pas maîtriser la jungle des médecines parallèles, relève le représentant de l'OMS, présent à ce séminaire et qui évoque une enquête diligentée par l'OMS en 2019 et qui a révélé que de nombreux pays développent et adoptent des textes de loi qui régissent les médecines complémentaires, désormais, considérées, comme une partie importante dans le processus de remboursement dans les systèmes de santé dans le monde.
Salim Benalia
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