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El Watan | Algérie | 20/05/2007
Pour lui, il y a une urgence pour réfléchir à une stratégie nationale de prévention des facteurs de risque des maladies cardiovasculaires lors du symposium organisé par les laboratoires Novartis à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale contre l’hypertension artérielle, le 14 mai dernier à l’hôtel Sheraton. Une rencontre au cours de laquelle il a lancé un appel aux pouvoirs publics pour montrer la dangerosité de ce problème majeur de santé publique. Il rassure que les moyens de traiter cette maladie et de prévenir les complications existent.
« La solution est alors à notre niveau », a-t-il suggéré en proposant d’abord de procéder à l’évaluation de la situation et de mettre en relief les facteurs de risque « car l’HTA est souvent accompagnée de facteurs de risques souvent invalidants pour les personnes atteintes », d’autant que l’Algérie n’échappe pas à ce fléau mondial et s’inscrit dans ce profil épidémiologique mondial, comme le prouvent les récentes études nationales, a-t-il expliqué. Le premier facteur de risque incriminé est bien sûr le tabagisme même passif, suivi du stress, du tour de taille, du cholestérol, du diabète, etc. Pour le Pr Merad, il existe une relation linéaire entre ces facteurs et la maladie. Il estime que le traitement de l’HTA passe d’abord par le traitement des facteurs de risque qui, pour lui, sont au nombre de neuf. Toutes les études et enquêtes menées en Algérie, ces dernières années, ont montré que 35% de la population algérienne souffre de l’hypertension artérielle.
Ce qui a probablement fait augmenter le nombre de cas de maladies cardiovasculaires qui ont atteint aujourd’hui 25% de la population, et sont responsables de 29,5% des décès en Algérie. Revenant sur les résultats de l’étude de la Société algérienne de l’hypertension artérielle (SAHA) dont il est président, le Pr Merad souligne qu’il a été constaté dans la prévalence des facteurs de risque des taux avoisinant les 33,3% pour le tabagisme ; 22% de la population est obèse avec une masse abdominale de 48,2% chez les femmes et de 15,1 chez les hommes. « Ce qui est extrêmement dangereux si les choses ne sont pas prises en main. Il est urgent de renverser la tendance pour éviter le pire », a-t-il ajouté en précisant que l’enquête a montré qu’un hypertendu sur 2 est obèse et un hypertendu sur 4 diabétiques. Pour lui, la lutte contre ces facteurs de risque doit constituer une priorité en commençant par la mise en application de la loi anti-tabac. « Rien n’empêche de suivre les exemples des pays européens pour interdire de fumer dans les lieux publics et d’éviter d’enfumer les autres. »
Le Pr Merad n’a pas manqué d’exhorter le corps médical à donner l’exemple en s’abstenant de fumer devant les malades. « Il faut sévir sévèrement et verbaliser ceux qui enfreignent la loi », a-t-il martelé en plaidant pour une approche globale basée sur le risque cardiovasculaire et une prévention efficace pour une réduction de la morbidité, en citant l’exemple de la Province canadienne du Québec qui a enregistré une baisse du taux des maladies cardiovasculaires, « inférieur à celui du cancer », en luttant contre l’obésité. La sensibilisation des écoliers sur les dangers de tous ces facteurs de risque contribuera à protéger, selon le Pr Merad, les générations futures des maladies cardiovasculaires et réduire leur incidence jusqu’à 25%. Un des moyens de prévention contre l’HTA, a-t-il rappelé, est la mesure de la tension artérielle qui est aujourd’hui recommandée aux personnes à risque. Le Pr Tahmi, chef de service de cardiologie à Tizi Ouzou, est revenu sur le traitement thérapeutique de l’hypertension avec le Valsartan et son effet sur la réduction des événements cardiovasculaires, et la mortalité notamment.
Djamila Kourta
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