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Le quotidien d'Oran | Algérie | 05/10/2022
L'incidence du cancer du sein est beaucoup plus importante dans les pays occidentaux (développés) notamment aux Etats Unis et en Europe, mais elle est beaucoup plus importante en matière de mortalité dans les pays sous-développés et les pays en voie de développement. C'est le cas de l'Algérie qui a enregistré 15.000 nouveaux cas en 2021, avec près de 3.500 décès par an. Le Dr Assia Moussei, maître assistante en oncologie, spécialiste du cancer du sein, a évoqué les détails et les raisons derrière le taux élevé de mortalité due au cancer du sein dans notre pays. Intervenant, lors de la 13ème session de média training, organisée par les laboratoires Roche, à l'occasion d'Octobre Rose, mois de sensibilisation sur le cancer du sein, au profit des journalistes, Dr Moussei a affirmé que la majorité des décès dans les pays sous-développés ou en voie de développement est due au diagnostic tardif.
Elle précise que «la majorité des cas arrivent aux structures de santé avec un cancer au stade 3 et souvent au stade 4, ce qui veut dire que la tumeur s'est déjà propagée à d'autres organes». La conférencière a précisé que « nous avons mené depuis plusieurs années des campagnes de dépistage, avec l'appui des pouvoirs publics et les associations », en citant l'effort fait en matière de préventions par l'Association El Amel. « Mais, dit-elle, l'idéal est de mener une politique de dépistage nationale et d'acquérir les moyens de diagnostic suffisants pour couvrir les besoins, notamment dans les régions éloignées ». Elle ajoute que le parc de mammographie est insuffisant en Algérie que ce soit dans le secteur public ou celui privé.
Elle reconnaît qu'aujourd'hui, il y a tout de même une prise de conscience de la part des femmes et cela grâce aux medias qui ont toujours accompagné les pouvoirs publics dans leurs actions de prévention. « Aujourd’hui, 50% des cas arrivent à nos structures avec des cancers aux stades 1 et 2 ce qui améliore les chances de survie et de guérison aux patients », dira la spécialiste.
En matière de prise en charge des patients atteints du cancer du sein, le Dr a regretté les ruptures fréquentes notamment des traitements dits « historiques », sans parler des médicaments innovants ». Elle a cité des tensions sur l'hormonothérapie, l'indisponibilité des antiangiogéniques et les inhibiteurs CDk. « Nous avons été contraints parfois de traiter nos malades avec ce qui était disponible, sans pouvoir respecter à la lettre le protocole thérapeutique adéquat, sauf pour ceux qui ont les moyens et qui ont pu acquérir à titre personnel les traitements recommandés de l'étranger », lance le Dr Moussei. Et de poursuivre « ces interruptions réduisent les chances de guérison et de survie ». Elle a recommandé plus d'efforts en matière de sensibilisation pour des dépistages précoces. Ainsi que plus de moyens de diagnostic afin de traiter le cancer dès le début de son apparition. Et ce, en optant pour un plan national de dépistage du cancer du sein, afin d'augmenter les chances de survie et de guérison et minimiser le recours aux traitements thérapeutiques dits lourds.
M. Aziza
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