Les spécialistes suivent et accueillent avec intérêt le projet de création de l'Observatoire national de la santé. Une vieille revendication de la communauté de la santé en passe de se concrétiser. Professionnel en santé publique, Dr Karim Saâdi rappelle que la propagation du Coronavirus a révélé la nécessité de mettre en place un organisme de veille sanitaire dont les missions est de fournir des données scientifiques, épidémiologiques et démographiques, de contribuer à l'élaboration des éléments et à l'identification des priorités sanitaires de la politique nationale.

« La création de cet organe national de santé permettrait aussi de faire face aux différentes épidémies », a-t-il souligné. « Tous les systèmes de santé de par le monde, dit-il, sont doté d'agences ou d'observatoires de ce type». L'objectif étant de contribuer à l'amélioration de la santé de la population et du système de santé. Son rôle est d'aider le gouvernement et les partenaires à définir les orientations et le contenu de politiques publiques, pour qu’elles soient compatibles avec la pérennité du système de santé et d'en faire le monitoring et l'évaluation. En effet, l'observatoire national de la santé servira d'outil de documentation, d'observation et d'analyse de données relatives à la santé de la population, à ses déterminants, au système de santé et à sa performance. Il contribue également à la rationalisation de l'information en santé par la coopération centralisée des acteurs impliqués dans le domaine. Le rôle de cet observatoire, placé sous tutelle du ministère de la Santé, et qui regroupe les meilleures compétences médicales et autres secteurs concernés, sera de fournir des rapports périodiques sur la situation sanitaire.

Il est aussi question d'élaborer des programmes et des stratégies à court, moyen et long termes, pour affronter tout ce qui pourrait affecter la sécurité sanitaire dans notre pays. Et enfin anticiper les nouvelles maladies, en assurant le suivi des différents foyers de certaines maladies virales pour les affronter avant qu'elles ne se propagent et ne menacent la santé nationale, en prenant toutes les mesures nécessaires pour éviter la survenance ou l'apparition de tels risques ou épidémies. « La pandémie de coronavirus a révélé l'existence de nombreuses carences et déséquilibres dont souffre le secteur sur le terrain, dont le traitement nécessite une prise en charge profonde et significative du système de santé, avec l'implication de divers acteurs, spécialistes, partenaires et professionnels », soutient-il. « Et c'est justement le rôle de l'Observatoire national de la santé qui sera chargé de mener des études de terrain sur diverses maladies et épidémies mortelles, dans le but de les affronter de manière anticipative », a-t-il expliqué.

Il ajoute que le même organe sera également tenu d'explorer les perspectives sanitaires de toutes les régions algériennes, en fonction de leurs spécificités, et de créer une base de données ou banque d'informations sur la nature de chaque région et les maladies qui la menacent, afin de pouvoir mettre en place des programmes susceptibles de préserver la santé des Algériens.

Salima Ettouahria