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Le quotidien d'Oran | Algérie | 20/07/2022
Dans une interview accordée hier à radio Constantine, Dr Lyes Akhamokh, membre du Comité scientifique de surveillance et de suivi du coronavirus, estime que les hausses de contaminations constatées depuis deux semaines sont provoquées par le sous-variant BA5 du variant Omicron. Les informations disponibles indiquent que les symptômes de ce sous-mutant sont « semblables à ceux du variant Omicron », indique l'intervenant.
Selon Dr Akhamokh le sous-mutant « a la capacité de se propager environ 15 à 20% plus vite que les sous-mutants BA1 et BA2 du mutant Omicron » et se « caractérise également par la présence d'une mutation similaire à celle de la souche Delta ce qui lui confère certaines maladies cliniques », a-t-il ajouté. Pour l'intervenant, le risque avec ce nouveau sous-mutant « est que la susceptibilité à l'infection soit grande ». « Les personnes infectées lors de la vague précédente sont à nouveau susceptibles d'être infectées par le sous-mutant BA5 », a-t-il ajouté.
Concernant l'efficacité du vaccin, « elle est la même » que pour les précédents mutants, dit-il, notant qu'« il n'y a pas notion d'immunité collective vis-à-vis de cette épidémie car chaque mutant a une nouvelle caractéristique». Dr Lyes Akhamokh ajoute que « les personnes vaccinées il y a moins de 9 mois ont la capacité de dépasser le risque » de ce nouveau sous-variant. « Nous nous attendons à une augmentation progressive du nombre de nouvelles contaminations dans les prochains jours. Le but n'est pas d'éviter la 5e vague, mais qu'elle soit rapide et légère », affirme-t-il.
Interrogé sur le danger « dans les mouvements internationaux », l'invité de radio Constantine affirme que ce danger existe, « mais (que) l'expérience a montré que nous pouvons réduire le nombre de nouvelles contaminations ». « Nous ne pouvons pas fermer les frontières et empêcher tout mutant d'entrer en Algérie. Les citoyens, en particulier les voyageurs, doivent avoir un sens civique», dit-il à ce sujet.
Akhamokh affirme que le pic de contaminations n'est pas attendu «avant deux ou trois semaines», et que le Comité de surveillance «suit l'évolution de la situation et prendra des décisions immédiates», mais «qu'il ne s'agira pas de fermeture totale, car nous devons vivre avec le virus».
De son côté, le directeur général de l'Institut Pasteur Algérie (IPA) et membre du Comité scientifique de surveillance et de suivi de la pandémie, Professeur Fawzi Derrar, a déclaré hier sur radio Sétif que le coronavirus «n'a pas disparu» et «ne disparaîtra pas de sitôt», citant des rapports de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
«Nous nous attendions à l'émergence des mutations d'Omicron, qui s'est produite fin juin, où elle a commencé à se propager, en plus d'un environnement très approprié caractérisé par l'abandon total des mesures de prévention», explique le DG de l'IPA. Selon lui, le sous-variant BA5 «se propage rapidement dans le monde et dans notre pays en l'absence quasi totale d'éléments de prévention ». Si les « jeunes sont plus immunisés contre le virus », « les groupes fragiles, en particulier les personnes âgées et les personnes atteintes de maladies chroniques » restent plus exposés.
Pr Derrar ajoute que cette souche «ne se propage généralement pas en été, mais sa force est en automne et en hiver ». « Nous conseillons donc la nécessité d'accélérer la vaccination pour nous protéger de ce qui est à venir, en particulier pour les groupes à risques », dit-il.
L'invité de radio Sétif conseille à « toute personne qui a été vaccinée il y a 6 mois de renforcer son immunité avec une autre dose », et précise que « les stocks de vaccins sont disponibles jusqu'à fin 2023, et les hautes autorités se sont engagées à en fournir au quotidien ». Le DG de l'IPA fait également état d'une réunion du « Conseil scientifique en présence du ministre de la Santé, pour prendre de nombreuses mesures, notamment avec le retour de nos pèlerins ».
« Il faut toujours privilégier la sensibilisation. L'objectif est de revenir à la vaccination et aussi de respecter les mesures de prévention pour briser la tendance à la hausse des nouveaux cas à l'avenir, le travail doit commencer dès maintenant », ajoute l'intervenant.
Pr Derrar conseille à « toute personne présentant des symptômes » de « s’isoler immédiatement et de consulter un médecin ». Mais selon lui, «il est trop tôt maintenant pour parler d'une cinquième vague au vu de la situation actuelle. La prévention seule nous permettra de l'éviter à l’avenir », dit-il encore.
R. N.
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