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El Watan | Algérie | 13/05/2007
Le président de la fédération affirme, dans un communiqué parvenu à notre rédaction, contrairement aux déclarations du représentant de la CNAS, que des malades souffrent et ont du mal à trouver une place dans un des centres au niveau du territoire national. Rappelons que le docteur Ghalmi a déclaré que « la mortalité ne touche annuellement que 1500 cas et les structures actuelles de prise en charge peuvent assurer encore des dialyses à 5000 malades ». Ce que la fédération réfute catégoriquement. « Si vous avez la capacité de prendre en charge 5000 nouveaux malades, comment se fait-il qu’il y ait encore des malades qui subissent une à deux séances d’hémodialyse par semaine au lieu de trois réglementaires, alors que les malades sont en attente de dialyse ou de mort dans plusieurs wilayas ?
Comment se fait-il qu’à l’est du pays, par manque de places, de jeunes malades sont placés sous dialyse péritonéale ? Alors que cette pratique est incompatible avec notre vie sociale, manque d’hygiène et risque d’infections (...) », s’interroge M. Boukhaloua en faisant référence à un précédent en 2005, à Adrar, où « la dialyse péritonéale a été fatale pour trois jeunes malades ». « Peut-être comptez-vous faire dialyser les malades de Chlef à Tamanrasset ou à Blida et ceux de Batna à Relizane à Tindouf ou à Béjaïa », a-t-il encore ajouté, avant d’énumérer le nombre de malades en attente dans certaines villes. Il cite, en outre, le cas de Batna qui enregistre 45 en attente et 23 qui sont décédés par manque de places au CHU de Batna. Il en est de même pour Constantine où 98 malades attendent toujours une place, 72 sont décédés en 2006 et 8 autres en 2007.
Le président de la fédération n’a pas manqué de revenir sur « les pratiques frauduleuses exercées par certains gérants d’unité privée d’hémodialyse, mettant par là en danger de mort leurs malades et les transporteurs sanitaires véreux ». Un fait qui a été porté à la connaissance des responsables de la CNAS. « Depuis l’avènement des cliniques privées, aucune législation réglementaire adéquate ne fut élaborée et aucune forme de contrôle n’a été entreprise dans ce domaine », souligne le président de la fédération. Il estime que l’insuffisant rénal est devenu « un fonds de commerce juteux et aucune mesure n’a été prise, au contraire, c’est le silence absolu », a-t-il dénoncé. Concernant le nombre de néphrologues dans les structures, la fédération s’interroge si réellement leur nombre est suffisant pour couvrir toutes les unités étatiques et privées d’hémodialyse. « Faudrait-il d’abord les trouver sur leurs lieux de travail.
Comment se fait-il qu’il n’existe pas de néphrologues dans tous les centres étatiques et pas de service de néphrologie dans tous les CHU ? », s’est encore interrogé M. Boukhaloua. A propos du groupe d’experts, ayant élaboré le guide de bonnes pratiques, la Fédération des insuffisants rénaux se demande « pourquoi personne ne s’est soucié du traitement au bicarbonate, de l’EPO (érythropoïétine), des poches de sang et de la fistule payants par le malade et remboursables par la CNAS, et de l’indisponibilité en Algérie du fer injectable, de l’hormone de croissance pour les enfants dialysés et de la prévention des hépatites B et C qui sévissent dans bon nombre d’unités d’hémodialyse ». Et de lancer : « N’oubliez pas que ce sont les médecins dialyseurs, réanimateurs et même généralistes qui ont géré à ce jour les unités d’hémodialyse. » Quant au coût de la prise en charge, la fédération précise qu’elle revient à 72 800 DA par malade.
Djamila Kourta
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