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Revue de presse

Le Professeur Kamel SANHADJI à El Moudjahid : « Le virus ne se transmet pas facilement »

El Moudjahid | Algérie | 27/05/2022

El Moudjahid : Alors que le monde commence à peine à se remettre de la pandémie de la Covid-19, voilà un nouveau virus qui inquiète les autorités sanitaires. Pouvez-vous nous donner plus d’éléments d’informations ?

Pr Kamel Sanhadji : En fait, les scientifiques tentent de comprendre pourquoi ce virus de la variole du singe, parent moins mortel de la variole humaine (aujourd’hui éradiquée), a surgi dans tant de populations distinctes, à travers le monde, alors qu’elle n’était endémique que dans quelques régions d’Afrique depuis les années 1970. La variole du singe ou orthopoxvirose simienne est une zoonose virale (virus transmis à l’être humain par les animaux) rare, dont les symptômes ressemblent, en moins grave, à ceux que l’on observait dans le passé chez les sujets atteints de variole. Avec l’éradication de celle-ci en 1980 et l’arrêt de la vaccination antivariolique qui a suivi, cet orthopoxvirus a émergé comme le virus le plus important de ce genre. Il sévit sporadiquement dans certaines forêts tropicales d’Afrique centrale et de l’ouest. Sur le plan historique, la variole du singe a été identifiée pour la première fois, en 1970, en République démocratique du Congo, chez un garçon de 9 ans, alors que la variole avait été éliminée en 1968. Depuis lors, la plupart des cas ont été signalés dans les régions rurales et la forêt tropicale du bassin du Congo et des cas humains ont de plus en plus été signalés en Afrique centrale et occidentale. Depuis 1970, des cas humains ont été signalés dans onze pays africains : Bénin, Cameroun, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Gabon, Côte d’Ivoire, Libéria, Nigéria, République du Congo, Sierra Leone et Soudan du Sud. Depuis 2017, le Nigeria a connu une importante épidémie, avec plus de 500 cas suspects et plus de 200 confirmés, et un taux de mortalité d’environ 3%. Des cas continuent d’être signalés jusqu’à aujourd’hui. La variole du singe est une maladie d’importance mondiale pour la santé publique car elle touche non seulement les pays d’Afrique de l’ouest et du centre, mais aussi le reste du monde. En 2003, la première éclosion de la maladie à l’extérieur de l’Afrique a eu lieu aux États-Unis suite à un contact avec des chiens de prairie infectés. Cette épidémie y a entraîné plus de 70 cas. En mai 2022, plusieurs cas ont été recensés dans plusieurs pays non endémiques. Des études sont actuellement en cours pour mieux comprendre l’épidémiologie, les sources d’infection et les modes de transmission

Quels sont les risques de contaminations ? Y a-t-il des similitudes avec la Covid-19 ?

Le virus de la variole du singe est un virus à ADN (acide désoxyribonucléique) alors que celui de la Covid-19 est un virus à ARN (acide ribonucléique). La génération de mutants est par conséquent moins importante chez le virus de la variole simienne. Il faut rappeler que ce n’est pas la transmission de l’animal à l’homme qui inquiète, mais la transmission interhumaine qui pourrait être à l’origine d’une épidémie voire d’une pandémie. Néanmoins, la transmission de la variole du singe est plus faible que la Covid, et nécessite une proximité entre la source contaminante et la porte d’entrée dans l’organisme. L’infection des cas initiaux résulte d’un contact direct avec du sang, des liquides biologiques, des lésions cutanées ou des muqueuses d’animaux infectés. En Afrique, on a détecté des infections humaines à la suite de manipulation de singes, de rats géants de Gambie et d’écureuils infectés ; les rongeurs étant vraisemblablement le principal réservoir du virus. La consommation de viande d’animaux infectés et insuffisamment cuite est un facteur de risque possible. La transmission secondaire, c’est-à-dire interhumaine, peut résulter de contacts étroits avec des sécrétions infectées des voies respiratoires, des lésions cutanées d’un sujet infecté ou d’objets récemment contaminés par des liquides biologiques ou des matières provenant des lésions d’un patient. La transmission se produit principalement par les particules des gouttelettes respiratoires et nécessite en général un contact, face à face, prolongé, ce qui expose les membres de la famille à un risque infectieux plus grand.

Comme tous les pays, l’Algérie n’est pas à l’abri d’une éventuelle propagation de la variole du singe ? Quelles sont les mesures à prendre pour éviter un tel scénario ?

Les principales recommandations pour faire face à cette épidémie sont la surveillance et l’investigation afin d’identifier rapidement les cas, les clusters et les sources d’infection et de fournir des soins cliniques optimaux, isoler les cas pour prévenir une transmission ultérieure, d’identifier et gérer les contacts et adopter des méthodes efficaces de contrôle et de prévention en fonction des voies de transmission les plus couramment identifiées. En tout état de cause, ces recommandations doivent reposer sur les principes épidémiologiques classiques : détecter, tracer et isoler. Par ailleurs, comme pour toute épidémie, les règles d’hygiènes habituelles (distanciation, port de gants et masques, lavage des mains...) sont de rigueur.

Les enseignements tirés de la gestion de la Covid-19 permettent-ils à l’Algérie de faire face à cette nouvelle menace sanitaire ?

La tragédie de la Covid-19 est un mal pour un bien pour l’ensemble des habitants de la terre et tous les systèmes de santé ont été soumis à rude épreuve. L’Algérie n’est pas en reste. Mais chaque crise sanitaire a ses spécificités et parfois des fondamentaux communs. L’essentiel est dans la prise de conscience de la culture des épidémies chez la majorité des citoyens. Ils seront plus sensibles aux messages sanitaires. C’est pourquoi le Conseil scientifique de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, institution d’observation, de veille, d’alerte et de proposition, a mis en place mercredi dernier un comité ad-hoc chargé de la veille concernant la problématique de la variole du singe. Ce conseil est présidé par le professeur Mohamed Seddik Ait Messaoudène. Le drame de la crise sanitaire de la Covid-19 et les enseignements tirés de sa gestion nous permettront de faire face à cette nouvelle crise sanitaire. En conclusion, le virus de la variole du singe n’est pas le coronavirus SARS-CoV-2 responsable de la Covid-19. Il ne se transmet pas facilement d’une personne à une autre, mais comme il est lié à la variole, et même si celle-ci est éradiquée, il suscite naturellement de l’inquiétude.

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