« J’appelle tous les citoyens algériens en bonne santé âgés entre 18 et 65 et de se présenter au niveau des structures de transfusion sanguines ou vers les clinomobiles qui sont situées à proximité des mosquées afin d’effectuer cet acte de générosité envers les malades qui en ont besoin », a-t-elle lancé la Directrice Générale de l’Agence Nationale du Sang (ANS).

Appel lancé, Linda Ould Kablia, dans une déclaration accordée à El Moudjahid, dit compter sur la « générosité des algériens, notamment en ce mois sacré ». Justement, un « programme spécial « a été élaboré. Une convention entre les ministère de la Santé et des Affaires religieuses et des wakfs et de l’agence nationale du sang est en cours d’élaboration. « Parmi les points figurant au programme, promouvoir, dans les mosquées, le don du sang auprès des prieurs des Tarawih», a-t-elle affirmé. Une quarantaine de véhicules de collecte sont mobilisés sur l’ensemble du territoire national, en plus de l’aménagement des espaces à proximité des mosquées qui ne disposent pas de cliniques mobiles. Elle a fait savoir que plusieurs opérations de collecte de sang ont été effectuées auparavant avec des partenaires comme Algérie Poste et la DGSN en vue de rebooster les réserves au niveau des banques de sang. «Ceci pour répondre aux besoins des services cliniques, notamment durant les premiers jours de Ramadhan où nous enregistrons une baisse de la fréquentation des donneurs de sang au niveau des points de collectes.

Ces campagnes nationales ont permis justement d’assurer une certaine réserve de sang au niveau de la banque de sang», a-t-elle expliqué, confirmant, qu’après la réticence qui a marquée l’opération de dons de sang durant la quatrième vague de l’épidémie, les chiffres ont commencé à augmenter depuis le début du mois de mars. Selon la DG de l’ANS, plusieurs associations, organisations et entreprises citoyennes ont compris le message et répondu favorablement aux appels de don de sang, chose qui a permis de renflouer les banques de sang. « Ce genre de partenariat permettra de coordonner les efforts dans le domaine de la promotion du don de sang au sein de la société ainsi que l'organisation de collecte de sang, et ce, à travers le territoire national », a-t-elle noté. Cette dernière a rappelé, par ailleurs, les répercussions de la crise sanitaire sur l’opération de collecte qui, a-t-elle dit, lourdement impacté les réserves en sang et ses dérivés. « Dès que l’apparition des premiers cas de Covid en Algérie, nous avons enregistré une baisse considérable du nombre des donneurs. La première année de l’apparition de la Covid 19 a été catastrophique parce que les gens étaient réticents. Aussi, les mesures de restrictions imposées pour contrecarrer la propagation du virus ont, également, empêché les donneurs de rendre aux structures de transfusion sanguine pour effectuer leurs dons de sang «, a-t-elle regretté.

Côté statistiques, notre interlocutrice a fait part d’une baisse de 13 % durant l’année 2020 par rapport à celle de 2019 ou il a été enregistré la collecte 643.000 poches de sang, ajoutant qu’habituellement, l’augmentation du nombre de don est de l’ordre de 7%. Et d’ajouter : « 2021 a connu quand même une reprise de l’acte de don de sang avec une augmentation de 6 % rapport à 2020 et ce, malgré les deux importantes vagues de l’épidémie enregistrés durant en 2021. Ainsi durant cette, plus de 710.000 candidats se sont présentés pour un don de sang à travers les 245 structures de transfusion sanguine réparties sur l'ensemble du territoire national ».

S’agissant des maladies qui nécessitent une transfusion sanguine, Linda Ould Kablia évoque toutes les maladies du sang telles les drépanocytaires et les bêta thalassémiques, les cancers du sang ou encore les cancéreux qui subissent une chimiothérapie, nécessitant donc une transfusion sanguine. Elle citera également les personnes victimes des accidents de la circulation qui augmentent malheureusement chaque année durant ce mois sacré, en plus les femmes enceintes et toutes les personnes qui subissent une intervention chirurgicale, allant de la petite chirurgie à la chirurgie cardiaque ou orthopédique. « Le sang est un traitement essentiellement d’urgence et il n’a aucun médicament qui peut le remplacer. La seule source reste la générosité humaine », a conclu la DG de l’ANS.

Kamélia Hadjib