Le Pr Esma Kerboua, chef d'unité homme au CPMC, a affirmé hier, que le vaccin anti-cancer du poumon est en voie d'enregistrement en Algérie. Et ce, en attendant la « démocratisation » de l'approche thérapeutique personnalisée « Thérapies ciblées et immunothérapie » pour les patients éligibles à ce genre de traitement, dans notre pays.

Le Pr Kerboua a précisé que ce vaccin thérapeutique a été créé depuis déjà plusieurs années, à Cuba. Un vaccin capable de lutter contre la maladie, en l'intégrant dans le protocole thérapeutique du patient, avec la chimiothérapie pour certains patients. Un vaccin qui, selon les spécialistes de la santé, stabilise la maladie et améliore le pronostic du cancer du poumon.

Intervenant hier, lors de la 9ème session de formation Média, organisée à l'hôtel Sofitel, par Roche Algérie, le Pr a affirmé que les chiffres sont inquiétants. « 3.000 nouveaux cas de cancer du poumon sont enregistrés chaque année », tout en précisant que le tabagisme est la cause de 80 % des cas de cancer du poumon en Algérie. Le Pr a tenu à préciser que le cancer du poumon est difficile à dépister précocement d'où la nécessité de miser sur la prévention primaire anti-tabac.

La conférencière a ouvert une parenthèse pour évoquer le tabagisme chez les enfants, en Algérie, en affirmant que les chiffres sont effrayants à plus d'un titre. « Le nombre d'enfants fumeurs à l'âge précoce doit nous interpeller en tant qu'entité scientifique, société civile et pouvoirs publics ». Elle précise sur la base de chiffres que 50% de fumeurs en Algérie, sont âgés de moins de 27 ans, en précisant que certains enfants ont pris leur première cigarette à l'âge de 6 ans. Le Pr a affirmé qu'une étude réalisée par l'INSP, en 2014, a fait ressortir que 13% des collégiens consomment une moyenne de 10 à 11 cigarettes par jour. Et d'ouvrir une parenthèse sur l'application de la législation qui fait défaut, notamment celle relative à l'interdiction de la vente de la cigarette aux enfants et la loi relative à la protection et la promotion de la santé en interdisant le tabagisme dans les lieux publics, une mesure appliquée dans les aéroports seulement, en Algérie.

Le Pr a appelé à la réalisation de nouvelles enquêtes sur le tabagisme en Algérie, notamment chez les enfants en estimant que ces chiffres ont peut-être triplé, aujourd'hui, par rapport à 2014, avec l'adoption de nouveaux mécanismes de sanction quant au non-respect de la législation anti-tabac. Pour une meilleure prise en charge des malades atteints du cancer du poumon, le Pr recommande la nécessité d'introduire les nouvelles techniques de testing et renforcer la lutte anti-tabac.

M. Aziza