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Le jeune indépendant | Algérie | 16/02/2022
Des parents cavalent d’un hôpital à un autre dans l’espoir de trouver une place pour leurs enfants atteints de cancer. Traumatisés d’abord par le diagnostic de cette maladie ravageuse, ces parents font face à un calvaire au quotidien dans leur péripétie pour assurer une prise en charge de leurs enfants.
Faute de places disponibles dans les hôpitaux spécialisés, qui ne sont plus en mesure de satisfaire la demande croissante, avec une attente de plusieurs mois pour un rendez-vous, les parents et leurs enfants sont dans l’obligation de faire la navette entre leur lieu de domicile et les hôpitaux spécialisés dans les cancers pédiatriques, situés dans les grandes villes, parfois à des centaines de kilomètres. Cette situation impacte amplement le traitement de ces patients, causant des retards dans la prise en charge qui, parfois, peuvent être fatals. C’est ce qu’ont affirmé de nombreux parents au Jeune Indépendant.
C’est le calvaire que vit Salim depuis qu’on a diagnostiqué chez sa fille de 13 ans un gliome infiltrant du tronc cérébral, une tumeur au cerveau incurable. Ce jeune papa de 40 ans ne recule devant aucun obstacle pour assurer une prise en charge adéquate, tant difficile à avoir que nécessaire pour soulager les douleurs de sa fille.
Conscient de l’absence actuelle de perspective raisonnable de guérison, notamment après une rechute, Salim a toujours l’espoir de voir sa fille se rétablir de ce mal aux lourdes répercussions tant sur la vie de sa fille que sur celle de la famille entière. Délaissant presque son commerce à Médéa, il se déplace depuis plus d’une année, deux à trois fois par semaine, à l’hôpital Hassani-Issaad de Béni Messous à Alger pour les séances de chimiothérapie.
« En dépit des difficultés, je ne baisserai pas les bras et je vais mener le combat jusqu’à la totale guérison de ma fille », a affirmé Salim, dénonçant le manque de moyens auquel font face malades et équipes médicales.
En général, avec les traitements actuels, la rémission du cancer peut être atteinte grâce au premier traitement qui dure de quelques mois à deux ans, a expliqué le papa, précisant que pour le cas de sa fille, la rechute est survenue après le traitement qui n’a pas abouti à l’éradication de la maladie.
Comme Salim, les parents des enfants cancéreux sont nombreux à lancer des cris de détresse pour que les autorités du pays réagissent et soulagent leurs souffrances car, en dépit des traumatismes psychologiques, ce type de maladies demande une prise en charge spéciale en permanence, en plus des frais de traitement, saignant la bourse des familles.
A ce mal s’ajoute la tristesse de voir leurs camarades avancer dans les études alors que ces enfants malades doivent abandonner, dans la majorité des cas, leurs études à cause des soins, et ce en l’absence d’un programme éducatif spécifique. Ils perdent, dans le meilleur des cas, une année de leur cursus scolaire.
Ce triste constat est confirmé également par les médecins spécialistes en oncologie qui se plaignent du manque de prise en charge. « Il est devenu extrêmement difficile de prendre en charge cette catégorie dans les grands établissements hospitaliers vu le nombre croissant des malades, notamment en raison du manque de lits », a déclaré le Pr Nabila Bouterfas, chef du service Oncologie pédiatrique à l’Etablissement hospitalier universitaire (EHU) Hassani-Issaad.
Insistant sur la création de « centres régionaux spécialisés », la spécialiste a précisé que les wilayas du Sud font partie des régions les plus désavantagées en matière de prise en charge des enfants cancéreux », imputant cela à l’absence d’établissements hospitaliers de proximité dédiés à ces pathologies.
Les centres anti-cancer (CAC) répartis à travers le pays ne disposent pas de services équipés pour la prise en charge du cancer pédiatrique, notamment en matière de chirurgie, de chimiothérapie et de radiothérapie, a-t-elle révélé, déplorant surtout l’absence d’un service de greffe de la moelle osseuse pour les enfants qui souffrent d’une déficience immunitaire et de leucémie.
S’agissant des rendez-vous de radiothérapie, le Pr Nabila Bouterfas a signalé la difficulté de les obtenir, entraînant parfois la perte de bénéfice des traitements reçus auparavant.
La spécialiste a, en outre, souligné que les cancéreux souffrent fréquemment de ruptures médicamenteuses, et ce malgré les efforts déployés qui restent insuffisants.
Mohamed Mecelti
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